mercredi 3 avril 2013

La sagesse du temps.

Je n’arrive pas à dormir. Ce n’est pas un mal. Ce syndrome fait partie de ma vie usuelle. Je regarde cet écran et cette paix qui m’entoure me fait un grand bien. Je suis calme. Je suis à l’écoute du silence. Je suis en mesure de mieux m’entendre.

Bien oui, encore celui-ci me direz-vous. Mais, il n’est pas ennemi. Il est un précieux ami. Comme la fidélité. Je parle de la fidélité envers soi-même. Pas celle de l’autre à notre égard. Parce que si elle franchit notre vie par la démesure de l’autre, bien souvent, c’est que quelque chose de sérieux n’allait pas.

On ne devient pas infidèle du jour au lendemain. Ne parlant pas de ceux et celles que c’est une maladie chronique que de tromper sans cesse, telle la cleptomanie de l’individu. Je sépare ces deux entités.

Je souris en écrivant tout cela. Le recul fait bien les choses vous savez. On croit trop aisément que les drames dans un couple ne sont que la faute de l’autre. Alors qu’en relief, les attitudes font en sorte que les comportements se transforment au détriment de l’un en culpabilisant l’autre.

Être honnête avec soi-même c’est d’admettre ses chutes, ses erreurs et ses rêves déchus. Et souvent ce sont ces derniers en rejet qui font que nous changeons au regard de l’autre. Le déstabilisant largement.

Le pire, c’est de s’être infidèle. Accepter ce qui ne convient pas pour une raison banale.  Certes, il y a bien des exceptions, qui elles sont vraiment un fléau dans la conscience de l’être. Entre l’envie d’agir pour soi et de tout faire s’écrouler par égoïsme. Pas aisé de faire la part des choses lorsque les émotions nous saisissent à la gorge et à l’âme perturbée.

Faut-il toujours tout abandonner dès que surgit une situation délicate ? Faut-il tout détruire parce que notre vision de la vie s’est transformée le jour où le drame est survenu ? Faut-il faire payer tout le monde pour l’erreur monumentale d’un seul être ? Parce qu’il faut s’interroger sur l’apport de notre culpabilité. Après tout, rien n’est tout noir ou tout blanc. Les nuances font en sorte qu’il faut se regarder aussi. Ne pas que pointer le premier acteur dans cette cause….à effets.

Je me souviens de deux histoires de ma vie. La première où la violence  d’un mari, violence qui débutait dans notre vie de mari et femme depuis cinq ans, m’a fait cette fois, pour de bon, mit fin à notre relation qui n’en était plus une. C’est que les enfants souvent deviennent des otages dans un couple. On ne prend pas en considération leur état d’âme. Ce qui avait fait que j’étais revenue à lui deux fois. Mais cette fois-là, cette colère absurde, j’ai vu le pire. Et je me suis dit que jamais je ne laisserai une telle chose survenir.

J’ai tenue parole. J’ai été fidèle à cette priorité dans ma vie de famille.

La seconde chose, est plus loin dans le temps. Car ce mari décédé depuis quelques années et que nous ne vivions plus ensemble depuis plus de vingt ans, a été très éprouvante pour moi. Une infidélité de l’autre qui m’a fait agir encore là dans la fidélité de mes visions. Pourtant un an après je revenais avec cet homme pour le bonheur de nos filles. Parce que je ne voulais pas que celles-ci vivent en otage leur vie de famille. Je ne le regrette pas. La dernière a pu connaitre son père comme la plus vieille. Une belle relation existe entre elles et leur papa et ça, ça n’a pas de prix.

J’ai fait abnégation de ma vie de femme. Après tout c’était mon choix. Pas celui des autres.

Tout ça pour dire, que selon les conditions, selon ce que nous ressentons, on agit en fonction de notre propre conscience. Pas celle des autres. Je ne suis pas parfaite. Donc, pourquoi jetterais-je la plus grosse pierre à un homme qui a commis une erreur. Il ne l’a jamais refait. Pas celle-là en tous les cas.

Admettre que nous pouvons être aussi en cause, ça aide à voir les perspectives. Mais je le dis et le redis. À chacun sa vision de sa vie. On ne peut dire, parce que moi je l’ai fait, tu es aussi capable de le faire et c’est ce que tu dois faire.  Personne ne peut décider pour nous.

Aujourd’hui, je tente de me construire un chemin sur une route ardue. La femme en moi est bannie. Je n’ai plus besoin d’elle dans ce présent. Je veux dire, de la Femme. Je souris à nouveau en ajoutant ces dernières lignes. Quand je me regarde dans le miroir, après avoir revue la grosse laide, je suis satisfaite de mes choix de vie. Malgré mes erreurs, mes drames, mes rêves déchus.

Je ne suis pas malheureuse. C’est tout ce qui compte.
Bon, arriverais-je à dormir avec ce rhume qui me retient de fermer l’œil ? J’ai beau me droguée de médicaments, ça ne change rien.

Au plaisir messieurs dames.

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