samedi 28 mars 2015

Une vie pour Penser

Je n'existe déjà plus.
Je suis l'ombre de ma réalité
Je suis le ridicule qui me tue
Je ne suis qu'une perception erronée de la vérité
Je suis le silence de votre indifférence
Je suis la paille invisible de votre âme
Je suis rien dans l'individualisme de votre bonheur
Je suis l'outrage à votre perfection
Je suis le minus de vos effleurement de conscience
Je suis le voile de votre radicalisation
Je suis la cible de votre coeur de pierre
Je suis l'ignorance de votre étroitesse d'esprit
Je suis le mur fragile de vos assurances
Je suis la maille qui fuit de la chaîne de vos rêves
Je suis l'épine de vos épaules redressées
Je suis ce qu'il ne faut pas voir
Ce qu'il ne faut pas savoir
Surtout, ce qu'il ne faut pas s'arrêter

La vie va trop vite pour prendre le temps!
Le coeur n'a pas la volonté de nous détourner de notre route toute tracée d'avance.
Enfin, c'est ce que nous croyons avant que le fouet nous déchire la pensée.

Le temps va trop vite pour perdre son temps sur des futilités de ce genre.
Ce que nous pensons fortement avant que tout bascule.
Avant que le couperet nous assaille jusqu'à dans nos tripes.

Le temps alors, nous paraît si long
Si pénible à supporter par la lame qui transperce notre existence
Si déroutante que la blessure perdure éternellement

La vie nous démontre à prix fort
Qu'après l'accès aux bonheurs de ce monde
Qu'elle sait faire retomber sur terre cette excès d'égoïsme
Qui, peut-être trop tard, réalise qu'il n'y a plus rien à faire
Que de ne pas avoir vu l'évidence, était une manière de feindre la réalité
Que d'avoir fermer les yeux, ne changeait rien à la suite des choses
Que l'inévitable surviendrait tôt ou tard
Que le pire existait malgré cette manie de croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Non, ce n'est pas un comment ça va ? Qui va dévoiler la souffrance de l'âme.
Ni un petit coucou de temps à autre, que cela va démontrer la peur au ventre.
Que ce n'est pas un petit cadeau de ci de là, que le mal de vivre va devenir lumière.
Que ce n'est pas de faire accroire, que tout va mieux aller.
Ce n'est pas par le faux intérêt que va s'ouvrir la croyance que nous sommes important pour autrui.
NON!

Nous sommes si peu de chose aux regards des biens à acquérir.
Si peu de chose aux bonheurs qui s'amoncellent à notre porte.
Si peu dans la balance du poids de cette vie qui nous traîne en bateau
Si peu pour percevoir dans le regard, une étincelle de bonheur à notre vue.
Nous sommes qu'un poids à surmonter.
Qu'une fissure à ignorer.
Qu'une dérisoire erreur à falsifier.
Nous sommes qu'un devoir à faire pour apaiser notre conscience du silence radio qu suit
Une variété de fruits laissés pour compte.

Voilà la somme de ce que je suis et de ce que je vis...
Un être dépourvu d'intérêt
Vivant l'indifférence d'autrui
Tout en le faisant vivre autour de moi

Ce silence est le refuge de nos espoirs dérisoires
Est la clé de notre volonté qui se meurt un peu plus chaque jour
Est la peur qui se camoufle dans ces sourires factices qui offrent le grain de survie aux regards éteints de ceux qui lèvent leurs prunelles sur notre existence effacé.

Je suis celle qui révèle l'ombre de la vérité
Je suis celle qui dénonce le faux semblant
Je suis celle qui accuse la fausse conscience
Je suis celle qui déclare:

COUPABLE

Que la corde soit ma délivrance.
Me la mettre autour du cou ou délier mes liens trop serrés qui me retiennent d'agir?

De la grosse laide...Moé Krikri Ma Puce