jeudi 4 avril 2013

Je suis Terrifiée


Je vais la dénoncer qu’une seule fois. Ce sera mon unique complainte.

En dedans ça gargouille de peur. Le monstre me dévore. L’avenir m’effraye.  Je tremble d’incertitude. Je suis inapte à la dite ‘normalité’.

L’étau à chaque jour se resserre autour de ma réalité bien fade. Comment espérer quand tu n’as aucun potentiel ? Je ne me dévalorise pas, je suis réaliste. Une handicapée  à l’apparence normale est une handicapée quand même.

Je transporte un fardeau invisible. Je le traîne tel un boulet. Que dis-je deux fardeaux. L’un étant le poids d’une conséquence indirecte qui m’afflige et l’autre, l’amputation du respect de l’individu à pouvoir se survivre à soi-même par un corps qui a démissionné sans  difformité apparente.

En ce qui me concerne, je l’écris là, en ce moment, clairement, ma FIBROMYALGIE me restreint largement à travailler quotidiennement. Je suis donc un fardeau de société. On n’aime pas voir les gens malades comme moi. Là où ça ne paraît pas. Que la dite bonne société les méprise. On les déclare des paresseux qu’ils ne veulent rien faire se donnant des excuses pour se laisser vivre.  Seulement, ces gens-là ne portent pas nos souliers. Ne vivent pas nos souffrances constantes, quotidienne.

Donc, l’avenir me fait PEUR. Je suis TERRIFIÉE. Mais je le dis que très rarement. Parce que ça ne sert à rien de le dire sans cesse. J’essaie de me convaincre qu’il faut que je garde confiance. Que rien n’est impossible. Que quelque chose va survenir et que tout va s’arranger. Non comme par magie. Non. Mais qu’à force de tenter le coup, forcément une âme samaritaine va donner la chance à quelqu’un de retrouver sa dignité d’humain pour mon conjoint. Et mieux encore, qu’on va trouver que j’ai une belle écriture, un style propre et qu’on va m’offrir un petit quelque chose.  Je rigole là. Je ne suis pas prétentieuse. J’essaie encore juste de me donner de la confiance et de l’assurance.

Je suis si lasse. Je n’ai que les mots pour m’ouvrir au monde. Sans eux, je serai un pantin sans âme. Je serais une véritable nullité. Autant que dans le passé j’étais alerte, je vaquais à tout, là, juste quelques heures à marcher, et me voilà inerte pour quelque temps par la suite. Donc, oui je dois choisir ce qui vaut la peine pour me retrouver un zombie vivant.
La terreur m’enveloppe. Me recouvre d’une folie tranquille qui ne se voit pas. Comme l’amie indésirable qu’est la Fibromyalgie.

Voilà. C’est dit. Je suis terrifiée de l’avenir qui n’ouvre pour l’instant aucune porte.

Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Accroches-toi alors ma P’tite tendre Grosse Laide.

2 commentaires:

  1. Holà! Comme tu es fébrile.c'est certain: y'en aura pas de facile! Fibro? L'enfer&purgatoire! Mais que tu saississes si à propos les premières défaillances du corps,signifie l'arrivée d'une pleine maturité...alors pourquoi t'inquiéter du demain si tu dois demeurer lucide?mesurer nos dépenses d'énergies semblent devenir une obligation? Mode de vie...
    Non. Ne crains pas ce genre de peurs sous peine de rencontrer inutilement la terreur sur ta route: tu es entière et vivante, c'est ce qui compte, si? Alors, laisse tes mots, enchanter ton sort et; par conséquent, autour de toi..

    RépondreEffacer
  2. Merci Denis, Et rassures toi. Cette Terreur est que passagère. Depuis le temps que je suis fibromyalgique, sans compter le temps que je l'étais sans le savoir, j'ai appris à gérer mes possibilité aux dites exigences de la vie.

    Je suis équilibrée. C'est seulement un moment qui passe.Le dire, une manière de l'exorciser.

    Merci à toi.

    RépondreEffacer

Remarque : Seuls les membres de ce blogue sont autorisés à publier des commentaires.