mardi 16 avril 2013

Regard sur l'autre


Dans mon enfance, le racisme était évident. Les remarques coulaient comme si c’était normal de les formuler.  Je parle de ma race, pour être encore plus précise. Dans les années 70 et 80, dire d’un noir qu’il puait le mouton, d’un italien qui sentait l’ail était récurant.  Que les noirs lavaient leurs vaisselles dans le bain et que les italiens volaient la job de tout le monde.

Les blancs de mon espèce avaient la langue bien sale pour oser dire de telles insanités sans s’arrêter à comprendre l’autre.  Pour moi à cette époque c’était la norme, c’était comme si il fallait être ainsi envers les autres.

Pourtant je n’étais pas ainsi. Je ne percevais pas les autres ‘’races’’ pour parler comme on le disait à l’époque, je n’aimais pas le mot nègre.  Simplement parce que j’avais lu ‘Racine’ et vu la série à l’époque et je crois que c’est cela qui m’a fait prendre très tôt conscience de l’absurdité des blancs à vouloir mépriser les autres.

Ho je ne dis pas que les autres n’étaient pas racistes. Parce qu’il faut être objectif, tout le monde est raciste. Même celle ou celui qui dit que non. C’est là en nous.  On a tous de temps à autre cette remarque muette qui dit, c’est surement parce qu’il est noir, ou blanc, ou italien, ou arabe qu’il est ainsi. D’une forme avec un brin de mépris que c’est du racisme. Parce que c’est causé dans notre esprit par la race ou la couleur de l’autre.

Dans ce temps-là les maudites plaisanteries de mauvais goûts pleuvaient sans remords. Comme les stupides plaisanteries sur les blondes de nos jours.  La majorité des gens se pâmait  comme des gamins devant une stupide plaisanterie qui me désolait déjà. Quoique je l’avoue, j’en ai ris sur quelques-unes que je ne dirai pas ici, parce que ce serait indécent et irrespectueux. Dès que j’ai réalisé le côté méprisant et dénigrant de ces ‘jokes’ j’ai cessé dans rire. Que même j’ai fait sentir que pour moi ce ne l’était pas. Que l’on était mieux de s’en abstenir devant ma personne.

Mais je l’avoue, voir des personnes de peaux noires quand j’étais jeune c’était si rare, que je ne pouvais m’empêcher de les regarder avec intensité. Cette démarcation de la couleur de peau était si impressionnante, que j’étais vraiment  impressionnée. Que cela a fait que ma gêne naturelle, ma timidité me retenait d’aller vers eux. Surtout que circulait et circule encore mais moins, mais toujours malheureusement, que les noirs étaient des bons à rien, des fainéants et des bandits. Des bandits ? Voilà de quoi à freiner un désir de s’approcher.

Ce que la peur de l’autre peut nous faire croire et dire. Tout cela parce que dans les journaux quand on parlait d’eux c’était toujours négatif. Et pourtant, je me souviens d’un acteur que je trouvais très beau… Sydney Poitier… Le premier acteur Noir à être reconnu aux États-Unis. Parce qu’eux leur racisme était maladif. Les noirs devaient céder leur place dans l’autobus dès qu’un blanc entrait. Les abreuvoirs étaient distincts et j’en passe. Et aujourd’hui ce pays à Barack Obama comme président.

La mire à cette époque était les Italiens. C’étaient eux les plus salis. Aujourd’hui, ce sont les Arabes. Comme si ils portaient tous une arme près à exploser. Tout ça parce que le 11 septembre 2001 des Arabes ont fait un acte terroriste. Un acte odieux, affreux, que je me souviens encore dans ma tête. Des jours à craindre le pire. Aucun avion n’a circulé dans le ciel pendant des jours.

La peur était collée au ventre de tout le monde. Et notre voisin, n’en menait pas large le pauvre. Un Arabe. Un gentil. Un homme comme tout le monde. Il a vécu de durs instants. Une grande masse le percevait comme une menace. Du jour au lendemain. Heureusement cela n’a pas tournée à l’extrême pour lui. Haslam m’a parlé quelques fois de sa vie d’avant ici. Il n’est pas attaché au Coran. Sa femme  est une québécoise et leur fille une gentille demoiselle. Combien de fois nous a-t-il fait rire ? J’aurais vraiment aimé mieux connaître son vécu. Seulement, mon conjoint est un conservateur notoire. Donc j’ai lâché prise à chercher à lui faire voir autrement les autres. Quoique j’ai tout de même un peu réussis parce qu’il appréciait beaucoup Haslam.

Si hier le racisme était clair, évident, aux couleurs des termes crus et sans détour. Aujourd’hui il s’habille en se camouflant d’expressions à faire croire le contraire. Il s’invente des termes et des lois pour dissimuler sa véritable nature. Il trafique sa pensée en disant que c’est pour le bien de l’humanité.

Comme  si un Hijab tuait du monde. Parce que bien sûr, ce bout de tissu est une offense au peuple occidental. Ce peuple qui se dit ouvert d’esprit. Qu’il accepte la différence, maquille son racisme par des écrits qui hurlent à la sécurité des gens. Ho ceci est pour la fonction publique. Pour le moment. Il en manque peu pour qu’un jour il soit totalement interdit. Parce que là, le niquab fait son arrivé, même si ça me blesse dans mon état de femme, je n’ai pas à juger ce qui me fait peur. Donc, avec le niqab qui ne laisse voir que les yeux, bien viendra vite cette loi qui les interdira et du même fait le hijab.

Pour la sécurité je peux comprendre. Prendre l’avion derrière un niqab  est aisé de ne pas être la personne que l’on dit. Sincèrement, n’importe qui peut se déguiser ainsi pour passer la douane sans être musulmane. C’est un grand risque. Donc, pour ne pas interdire le niqab il suffit que ce soit des femmes qui s’assurent que derrière ce voile que ce soit bien la femme sur le passeport.

Le respect de l’être se fait dans toutes les diversités culturelles religieux et autre. Seule le danger d’une chose peut en faire tomber, mais non sans chercher à souiller l’être en se croyant tout permis. Au nom de quoi ? De votre liberté, chers blancs et chères blanches ? De votre propre regard sur les autres comme si seulement VOTRE vision était la bonne ?

Je devrais dire NOTRE,  vu que je suis blanche de naissance. Née dans mon Québec. Québécoise de souche comme on dit ici. HO Quelle victoire! Mais souvent j’ai honte pour les idées préconçues à saveur de préjugés déguisés en bons alois.

Moi je n’ai aucun mal pour respecter la volonté des femmes musulmanes qui ne veulent pas être examinées par des hommes. Moi je n’ai jamais aimé en génécologie me faire voir par un homme. Je l’ai fait parce que c’était ainsi. On  a brimé ce droit de la femme par le féminisme. Comme si s’ouvrir l’entre cuisse devant un homme était être libre. Alors que pour moi ça toujours été une offense, même si sur cinq accouchements, un seul a été fait par une femme (et sincèrement, ça été le plus bel accouchement). J’ai suivi comme un petit chien. Sans m’insurger. Alors oui je trouve ces femmes courageuses de vouloir s’écrier d’un droit que les gens méprisent au nom de quoi…? Que c’est leur mari qui leur impose ? Simplement parce qu’elles on foi en leur religion ? Quelle absurdité. C’est plutôt la peur qui vous fait sombrer dans l’irrespect de l’être. Parce que voir cette différence  étoufferait l’être soi-disant libre? Si vous l’étiez vraiment, vous ne seriez pas à vouloir brimer les autres par votre fichue laïcité qui n’a comme motif que de rendre monochrome l’humanité.

Le plus amusant, c’est que je suis d’aucune religion malgré que je crois en Dieu. Mais pas en Dieu qui fait peur. Qui méprise l’être humain. Non! Je crois en ce Dieu qui a un regard sur le monde sans chercher à détruire celui-ci. Il attend qu’il comprenne que c’est en s’unissant tous que viendra la paix. Tant que cette ‘’humanité’’ voudra  une suprématie en détruisant, dénigrant ceux qui diffèrent d’eux, il ne se montrera à personne. Il restera dissimulé en attendant ce moment avec grande patience. Et si l’humain se fait disparaître par ces armes de guerre, bien il recommencera surement en peaufinant la nation suivante qu’il créera.

Ça personne ne me dérogera de cette vision. La tour de Babel est pour moi un signe. Il a séparé le monde pour lui faire comprendre une chose. Trouver en soi ce qui pourrait rapprocher véritablement toutes races, toutes nations, toutes couleurs, toutes religions en une unité totalitaire sans guerre. Parce qu’aimer son prochain est de le respecter tel qu’il est. Dans sa diversité entière. Même si ça fait peur à nos habitudes encrées en nous.

OUVREZ votre âme! Écoutez votre besoin de paix. Chaque être humain a le droit à la vie qu’importe qui il est.

Tout cela pour exprimer mon expérience et ma vision du racisme qui laisse toujours une trace en nous quoique l’on dise. Seulement, la différence entre l’être véritablement et ne pas l’être, réside dans notre attitude envers les autres.

Voire une peau noire, c’est beau, c’est différent. On ne peut nier cette différence. Faire semblant qu’elle n’existe pas c’est se voiler la face. C’est de démontrer un malaise que l’on tait. Mais l’accepter dans son intégralité, c’est de s’accepter soi-même en tant que différence pour l’autre. C’est l’âme qui importe.

Voir un voile autant hijab que niqab c’est aussi voir une autre différence qui depuis un 11 septembre a dégénéré en folie furieuse. Et pourtant, les terroristes ne sont pas que des Islamiques extrémistes. Une grande majorité maintenant  se réjouit de cette vision parce qu’elle peut agir sans être plus facilement découverte. Parce que l’Arabe est devenue la cible des extrémistes déguisés en cravate et qu’elle s’aveugle à percevoir que souvent c’est sa propre nation qui est la plus dangereuse, la plus fermée d’esprit.

Regardez en France pour les homosexuels. C’est une preuve flagrante d’intolérance humanitaire. Heureusement ce ne sont pas tous les français. Mais qu’elle image projette les autres. Que la France est intolérante. Fermée à l’humain qui diffère de sa vision sectaire et préjudiciable.

Sur ce Messieurs Dames je vous salue et à la prochaine

Cette P’tite tendre qui cette fois ne se sent pas une grosse laide.

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