jeudi 27 février 2014

L'incendie de l'âme.

Il y a des images dans nos têtes qui parfois nous frappent la paix en nous dévalisant tout ce qu'il reste de force mentale pour franchir le prochain pas de la vie. On regarde le sol, on voit nos pieds l'un devant l'autre, mais tout est si compliqué, que le recul devient un état de survie pour ne pas sombrer dans le sommeil de l'oubli.

Pourtant aujourd'hui j'ai vu dans le miroir du néant que je n'étais vraiment plus rien. Que le vide serait cette compagne qui me tient sur l'équilibre éphémère de peu de temps qu'il me reste à vivre.

La solitude ne me fait pas peur. Sauf si je me retrouve sans plus rien à faire de mes doigts et mes yeux. Ce qui m'amène à une étrange vision qui n'est pas sans fondement.

À savoir si vous comprendrez ce que dit la grosse laide.



La fenêtre grande ouverte je cherche à fuir par la porte. L'habitude ancrée dans notre cervelle de moineau on ne constate pas que d'autres sorties peuvent être envisagées tant que nous nous habituons à se dire qu'une sortie se passe par la porte.

Le seul moment où nous percevons la différence, c'est lorsque l'incendie est pris dans la demeure. Là nous cherchons qu'une possibilité de sauver notre peau. Qu'importe quel sera l'accès. Par contre, l'incendie en métaphore ne fera rien réagir.

Une femme battue supportera sa déchéance. Se disant que c'est de sa faute. Elle se sent si peu considérée qu'elle en est venue à s'amoindrir d'elle-même pour faciliter la chose à celui qui la défigure pour un rien.

Et pour la suite, je ne parlerai pas que du physique. Ni de l'homme.

L'enfance est une marque indélébile qui se nourrit constamment des blessures d'hier pour suivre la trace infinie de l'avenir. Une gifle morale a plus d'effet qu'une gifle physique. Parce qu'un geste physique fait mal sur le moment, mais s'étiole dans les souvenirs vagues.

Une claque à l'âme ne disparaît jamais. Sauf si il y a réparation. Et encore. Je dis ça, seulement cela est si profond en soi que la retenue est devenue une habitude en soi qui n'abandonne pas sa prise si vite.

Tant que nous ne guérissons pas cette blessure intérieure, la fenêtre ouverte ne sera jamais la porte de sortie pour s'évader de l'incendie qui nous consume dans notre âme et conscience.

Si nous avons rien été dans le passé nous serons convaincue que nous le sommes encore si personne ne nous a aider à faire abstraction de ces méchancetés gratuites et qui renforcent l'idée même que nous sommes moins que rien.

Moi ma blessure est simple. De ne pas avoir été cru quand un dessin fait de moi a été prit pour un mensonge. Le manque de foi en moi de cette personne que j'adore a tué ma propre confiance. Si on ne croit pas en ce que nous faisons comment peut-on croire en soi si la seule personne que nous aimons rejette l'idée même d'un dessin enfantin?

Depuis ce jour je traîne ce boulet à mes pieds. Je tente donc de sortir par la porte malgré cette fenêtre toute grande ouverte. Je n'ai pas la force de sauter par la fenêtre. Il me faut la porte pour reprendre marche après marche la confiance perdue qui n'est plus que l'ombre de mon squelette d'obèse.

Et si je n'en veux pas à cette personne, c'est que moi-même je commets des erreurs et que je ne peux être parfaite. Je me dois de guérir de cette gifle en étant plus forte que ma volonté. Prendre les devant encore une fois et de me rendre sur le bord de la falaise et me jeter en bas. Pour ensuite me rattraper au filet de la vie en retrouvant cette foi en mes possibilités.

Ce que je doute. Je suis si vieille que cela n'en vaut plus la chandelle.




Une vieille grosse laide qui vous salue. Le vide est profond et rien pour se retenir de hurler à l'infini.

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