dimanche 16 mars 2014

Mains Liées

Je regarde le monde par ma fenêtre de la salle à manger. Ou plutôt devrais-je dire je vois les toitures du petit centre d'achat derrière le logement dans lequel je vis moi et ma famille depuis plus d'un an.

J'aimerais parler de la souffrance du monde.

De cette fillette qui a fait plus de 12 centres d'accueil avant de trouver la bonne famille et que son petit frère ait pu venir la rejoindre.

De ce jeune autiste de 16ans torturé par deux filles ados qui doivent être elles aussi mentalement dérangées pour en arriver à faire des gestes aussi odieux.

De cette violence faite aux femmes que l'on accuse d'être coupable alors que ce sont aux hommes d'apprendre à calmer leurs ardeurs perverses et violentes.

Oui j'aimerais parler de tout cela. Démontrer combien je suis touchée à l'âme par toute cette bêtise humaine, qui dégénère en virulence et surtout, qui se dévoile en centuple par tous ces téléphones intelligents qui dénoncent sans tarder ce genre de situation ou encore par les outils plus faciles d'accès.

J'aimerais tellement pouvoir m'écrier haut et fort, que tout cela est absurde. Que le monde devient fou. Qu'il n'y a plus de mesure dans l'acte et que tous se croient en droit d'agir à leur guise.

Mais non, je ne le ferai pas plus que ça. J'irai dans un autre sens.

Les jeunes croient qu'ils ont tous les droits, parce qu'on leur en a donné le moyen d'une certaine manière. Dès qu'un écart se fait, une gifle donnée, une main sur une épaule, ou une chose qu'ils ne reçoivent pas, pour nommer que cela, ils proclament des menaces, disant qu'ils vont prendre la porte, fuguer, ou dénoncer un geste qui dans une vie n'est arrivée qu'une fois.

S'écrier qu'ils sont battus par une seule gifle. Qu'ils sont abusés sexuellement par une main sur une épaule qui se voulait simplement compatissante ou valorisante.

On leur a donné le pouvoir d'agir. Comme si ils avaient tous les droits sans en comprendre les véritables enjeux.

Non les filles et les femmes ne méritent pas d'être bafouées, humiliées, abusées, sous prétexte qu'elles portent un vêtement féminin, que celui-ci dévoile ses cuisses, ses épaules. Y a des hommes qui croient que dès que tu montres ces parties de ton anatomie, que tu cherches à te faire sauter.

Je dirai toujours, qu'importe ce que tu es en tant que femme, une danseuse dans un club, une masseuse dans un centre de massage, autant vraie que sexuelle, que tu sois serveuses dans un restaurant qui dévoilent ta poitrine avec une telle évidence, ou que tu sois vêtue jusqu'au cou, et jusqu'aux pieds, PERSONNE N'A LE DROIT de te prendre comme objet sous PRÉTEXTE que tu agis ainsi pour l'attiser.

(VOIR le film Accusés avec Jodie Foster... Merveilleux film pour dénoncer ce genre d'abus chez les hommes qui se croient tout permis)

Tous violeurs (violeuses aussi) accusera toujours sa victime d'être coupable d'attiser sa convoitise. Car il n'y a pas que les femmes moindrement vêtues qui sont victimes d'abus. D'autres aiment bien découvrir sous des vêtements trop prudes ce qu'il se cache là dessous.

Autant que ces jeunes qui violentent des plus amoindris neurologiquement parlant, autistes, trisomiques et autres tout comme des corps médicaux qui abusent de patients à mobilité réduite voire cloués au lit.

Et de ceux qui abusent d'enfants en centre d'accueils, détruisant encore plus leur fragilité.

Personne ne mérite d'être maltraité.

Et pourtant... Même ceux de bonne foi parfois commettent des actes qui sous le coup de la colère, de la douleur engendré par une situation, peuvent dépasser la mesure. La raison dans ces moments là n'est pas en surface. Elle nage sous l'eau de l'étouffement d'émotions qui brime la réflexion, qui endort la logique et voilà, ce qui rarement ne survient, on dépasse la démesure.

Ou encore, on se tait pour la énième fois, ne voulant pas provoquer de tsunami. Mais en même tant, on étouffe encore une fois la situation, qui sûrement dégénérera la prochaine fois. En temps de crise, comme avec un ado ou une ado, rien n'est simple et facile. Le dialogue devient sourd. Les menaces deviennent une sauce qu'on étale aisément, car cela semble la seule méthode d'expiation.

On crie, on hurle, on claque des portes, on se calme pour ne pas trop déranger les voisins, encore pire à trois heures du mat quand tu vois que l'ado qui devrait dormir est encore debout et qu'il te nargue, tout en t'envoyant chier.

Là, tu ravales ta peine et tu refermes la porte, parce qu'il faut quand même un minimum de civilité envers ceux qui demeurent en dessous et au dessus. Tu te fermes la gueule et tu reste debout, le sommeil décidant là à te fuir. Pleurant en silence, buvant du café, te berçant mentalement pour tenter de te réconforter. Parce que seul/e tu l'es, même si en couple. Rarement l'entente est complice dans ce genre de situation. Parce qu'en ne passant pas de la même manière, ça dégénère encore plus. L'ado en profite. Atrocement.

Oui j'aimerais parler de chose qui ne me concerne pas. Mais des crises d'ados, des limites fragilisées par leur arrogance, leurs menaces de fuguer, tout en sachant qu'ils peuvent le faire, des menaces que tu profèrent aussi, disant que tu vas les faire partir en centre d'accueil, que là vous n'en pouvez plus, je ne suis pas la seule à le vivre.

Moi quand on me dit que c'est facile à comprendre. Peut-être, mais à gérer, ça jamais. être autoritaire quand eux ont tout le pouvoir, comme d'arrêter de prendre une médication sans que tu puisses agir, parce qu'ils ont plus de 14ans, laissez-moi rire. À cet âge, ils ne sont pas plus aptes à comprendre le bon sens qu'à 13ans. Ils découvrent leur MOI égocentrique. La démesure du pouvoir.

Parfois on pourrait presque avoir envie de dépasser la mesure, juste pour trouver la paix. Que cessent les disputent sans fin. Les dialogues de sourds et que viennent la police mettre en branle un suivit plus drastique.

Mais dans le fond de notre cœur ce n'est pas cette solution que l'on désire vraiment. Juste que notre enfant entende raison. Que l'ado mettre lui aussi de l'eau dans son vin.

On aura beau dire que ce sont nous les parents. Que c'est à nous d'être autoritaire. SOIT! Mais quand le jeune de 14 ans à le pouvoir de décision sur ses choix et que c'est lui qui sera écouté, bien en tant que parents, il faut juste espérer que l'ado commette un acte qui dépasse la mesure du bon sens et qu'il soit ramasser. Là, il perdra ses droits.

Tu parles! Mais non on clamera avec mépris que les parents n'ont rien fait. Qu'ils n'ont pas fait leur devoir. Qu'ils ont laissé faire.

Ceux qui jugent ainsi, c'est qu'ils n'ont pas eut un ado de cette envergure. Croyez-moi. Sur cinq enfant, je suis à le vivre pour la seconde fois. J'espère que ma dernière, qui est plus mature à 11 ans que ne l'est l'ado en ce moment, ne changera pas de cap dans 2ans. Car un jeune enfant calme et à l'écoute n'est pas forcément synonyme que tout ira bien à l'adolescence. Chaque jeune change. J'ai tout de même bon espoir.

Un ado qui dépasse tout le temps les limites, qui se fout des dialogues qui ne respectent rien, n'est pas un ado qui fait une crise d'adolescence mais dont on a encore une forme de contrôle. Certains perdent un bon degré de notion d'intelligence. Et ça fait peur.

En espérant qu'il ne commette pas un acte trop affreux, pire, que lui-même n'aura pas été victime d'un acte odieux.

Et pourtant, je l'aime ma fille. On les aime nos enfants. Même si on peut dire par moment qu'on les déteste. C'est surtout ce qu'ils font dans cette fichu période qui nous font réagir ainsi.

NOUS aussi on a nos problèmes, nos fragilités, on est pas immunisé contre nos ressentis, nos émotions, nos peurs, nos douleurs. Encore moins quand l'un des parents est malade. Qu'il ne va pas bien.

Alors non, je ne peux parler aisément de ce qui ne me concerne pas réellement sans penser aux ados qui tentent de vivre à leur guisent.

Viendra bien pourtant, le moment où la soupape explosera. Où la solution qui germe dans l'esprit prendra le dessus et que la limite atteinte, donnera le coup d'envoi. Tout ce qui nous retient d'aller aussi loin, est l'espoir que le bon sens revienne.

Parce que chaque ado n'est pas un monstre dans cette période. Parce que lui aussi a son vécu, et notre ado, à un bon bagage. On aimerait bien qu'elle se fasse suivre avec un psychologue, mais elle ne veut pas. Et comme elle semble 'en bon état' bien c'est son choix. SON DROIT. Alors que je suis convaincu que de ces trois assauts dont elle a été victime, sont en partie responsable de sa démesure. Comme un moyen de camoufler ses véritables ressentis.

Mais comme je vous l'ai dit, elle a plus de 14ans. Je n'ai aucun pouvoir. Sauf si, elle dépasse la limite de la loi ou...pire, commet un acte envers elle-même.

Pour elle tout va bien. Que puis-je contre ça?

Jusqu'à ce que ça nous saute en pleine face.



Pardonnez-moi. La grosse Laide avait vraiment besoin de vider sa boîte qui pue pour tenter de faire rentrer un parfum d'espoir. Parce que là moi, je suis à cran.

Quand maman m'a dit hier soir que je faisais dur avec la tête que j'ai j'avoue que ça m'a affreusement blessée. J'avais pas besoin de ça. Parce que ça donne des idées noires. Et des vraies cette fois. J'en pleure encore. Je m'attendais tellement pas à ça de sa part.

Bonne journée à vous tous.

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