dimanche 27 novembre 2011

Tolérance s'il vous plait!


On a tous notre degré de tolérance envers les situations de la vie courante. On réagit tous différemment devant ces dites situations. Je conçois aussi que cela n'est pas toujours aisé de garder un esprit clair  devant ces dites situations.
 Il faut par contre garder notre contrôle. Il faut toujours aussi tenter de se mettre dans la peau des personnes qui souvent nous mettent devant des faits qui nous bouleversent.
Se laisser conduire par nos instincts primaires est infructueux. Cela ne fait que perde de la crédibilité et de se faire voir aux regards de la masse populative d'une manière défavorable.
Ceci, sans dissimuler derrière mes paroles, qu'il faut en apparence offrir la bonne forme tout en gardant dans son esprit l'hypocrisie d'une fausse affirmation.

Je suis une femme qui n'a pas de problème avec le hijab qui recouvre les cheveux féminins des femmes musulmanes. Pour moi, depuis toujours, je n'ai jamais cherché à les dénigrer ou à me convaincre qu'elles étaient des femmes sans intelligences.
Ce qui serait un affront monumental.
Se percevoir plus intelligentes parce que nous ne laissons pas la religion dicter notre manière de vivre est un argument bien faible. Parce que je suis convaincue qu'un peu de foi ne ferait pas mal aux gens qui en sont dénués et qui se laissent porter sans craindre les conséquences de leurs gestes.
Je me dis que chacune des femmes vit sa  religion comme elle la  conçoit. Mettant de coté l'obligation conjugale d'agir contre sa propre volonté.  Et de cela, il n'y a pas qu'une religion qui impose sa volonté à sa propre perception des écritures.
Convaincue que je suis, qu'un grand nombre de ces femmes portent le hijab volontairement et sans aucune contrainte.
Pour celles qui le portent pour ne pas subir de violence, là, je me dis, que c'est un problème différent. Par contre, ne désirant pas  rentrer dans le contexte des femmes battues qui subissent comme toutes les femmes dans cette condition, une aberration fondamentale de la mentalité humaine je vais aller dans le vif du sujet qui me fait pianoter sur ce clavier les sentiments qui m’habitent.
Donc, en restant dans la volonté propre de la femme qui désire dans sa foi personnelle s'entourer de cette dignité, je me dis, en citoyenne tolérante et ce sans aucune difficulté, que le hijab qui dissimule les cheveux est un vêtement comme un autre et que je n'ai pas à penser à la place de ces femmes. Après tout, je n'aimerais  vraiment pas que l'on vienne me dire quoique ce soit sur ma manière de vivre ma propre foi.
Là où j'ai dû faire place à mon contrôle émotif, sans aucune intention de vouloir humilier, insulter et dénigrer la femme, fut la première fois où j'ai fait face au niqab qui ne laisse que les yeux de perceptibles.
Là j'ai été sous le choc. Complètement.
Sidérée je l'ai été. Ébaubie tout autant. Tant de questions dans ma tête qui se chevauchaient que je n'ai pu rien retenir de mes interrogations.
C'est là que j'ai assimilé pour la première fois, le sens du CHOC CULTUREL.
Je me suis sentie dénudée à la place de cette femme. Étrange n'est-ce pas? Simplement, à se faire examiner ainsi par tous ces gens dans un grand magasin à grande surface, disons, que pour la discrétion c'était raté.
Sincèrement, plusieurs personnes suivaient du regard cette femme. Je dois dire, que malgré la couleur grise de ce voile, il était très beau. Contrairement à celles des femmes bafouées dans les pays arabes. Enfin, celles qui n'ont vraiment pas le choix de se camoufler ainsi de peur d'être tuer.
Donc, dans cette volonté d'être invisible en tant que femme, j'ai réalisé que cela provoquait l’effet contraire. Que les regards se portaient sur cette distinction trop frappante. Car le hijab ordinaire, laisse la visibilité faciale qui soustrait l'intérêt démesuré à vouloir oser découvrir ce simple regard qui se dissimule dans un amas de magnifique tissu que l’on appelle le niqab.
J'avais beaucoup de difficulté à comprendre que se cacher ainsi était vraiment un profond désir personnel et d'abnégation religieuse et ce, dans un pays soustrait à toutes contraintes religieuses. Et là, j'ai fortement pensé aux extrémistes qui obligent leurs femmes à se voiler entièrement. Je la voyais se faire flageller dans le secret de sa demeure si par mégarde elle était découverte du visage.
Souriant timidement ou effrayé même être ainsi dévêtue. Parce que pour elles cela doit être ainsi. Se sentir nue, même si pour nous, ce n'est qu'un visage.
Je réagissais bien intensément dans ma caboche qui fourmillait de multiples émotions. Le choc était aussi virulent dans mon être que de voir un enfant se faire gifler devant tout le monde et hurler après avec une multitude d'insultes. Non pas que crier pour sommer d'arrêter de faire une crise. Non, dans la pire forme imaginable.
Je n'ai rien fait. Contrairement à cette dame qui vient d'être condamnée à 100 heures de prison pour avoir dénudé le visage d'une femme qui portait un niqab qui ne laissait que le regard de visible.
Et je suis totalement d'accord avec cette sentence, même si je ne comprends pas les raisons qui poussent aussi profondément à se voiler ainsi. Me disant que cela frise le fanatisme.  Je me dis que cela incite à attirer le regard, que l'on ne peut éviter de détailler à outrance comme elles les jeunes filles qui se pavanent maigrement vêtues à leur regard pudique. Ce qui peut faire craindre la monté des extrémistes.
C'est cela qui m'a créé une grande peur dans mon coeur.
Mais jamais je n'aurais proférer de tels aberrations tout en agissant aussi abruptement. Après tout cette femme n'avait rien fait mal que d'être voiler.
Évidemment, devant un méfait quelconque, là je me dis, que pour décrire la personne, il y a un problème sérieux face à la sécurité des gens.

C'est ainsi que devant cette sentence d'une femme que je me suis souvenue de mon choc culturel et que j'en ai eut pour quelques jours à me défaire de l'étau carcéral de mon esprit dans ce vêtement qui ne laissait à peine le droit de se faire comprendre par un regard qui semblait éviter tout contact humain.
Ce jour là, je me suis aussi sentie bien triste pour cette femme. À tort ? Je ne le saurai jamais. Car même si vous, femmes au niqab qui ne laissent paraitre que votre magnifique regard, j’aimerais que vous veniez me dire ou m'écrire que cela ne vous offense aucunement de le porter ainsi et que vous en êtes heureuses. Tout en pensant que je suis certaines que d'autres parviendraient à me dire le contraire. Et là, c'est cela qui me bouleverserait encore plus.
Dans un pays libre se sentir obligée de disparaitre en tant que femme, j'ai bien du mal. Mais jamais je dénigrerai ce que vous êtes. Parce que je n'ai pas à juger ce que vous portez et l'être intérieur que vous êtes.
Voilà, je crois que j'ai tout dit. Et jamais je n'aurais cru que je parlerais de cette expérience dans cet espace. Malgré que c'est mon lieu, mon fort, mon refuge et ma dignité en tant que femme.
À toutes ces femmes voilées, tout ce que je vous souhaite de tout mon coeur, est que vous soyez heureuses. Sinon, s'il vous plait, ne vous laissez pas imposer ce qui ne vous représente pas telle que vous êtes.
Parce que pour moi, voilées ou pas, vous êtes magnifiques et courageuses.

Krikri Ma Puce
C.Labrèche

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