vendredi 25 novembre 2011

Dépressionnons–nous


Je parle ici de dépression, pas de se dévalorisation. Quoique cela soit une constante chez les personnes qui font une dépression. De ce détruire ouvertement parce qu’elles ne perçoivent plus chez elles aucune valeur qui pourrait attirer qui que ce soit pour les apprécier pour ce qu’elles sont, même si dans leur âme et leur cœur elles en quémandent à dose démesurée.
Une amie blogueuse, appelle cet état de dépression,  le cancer des émotions.(Merci Maureen de cette déduction qui touche vraiment l’intensité entière de cette maladie.) Ce que je plussoie totalement. Ça ronge l’intérieur telle une gangrène invisible qui détruit toute perception positive.
On ne peut comprendre un dépressif sans l’avoir été ou de vivre près d’une personne qui en souffre.
Sinon c’est impossible!

Il n’y a aucun livre vrai sur le sujet d’un auteur qui n’a jamais vécu cet état de fait dans le marasme des sentiments de l’humain malade de cette souffrance morbide.
Prendre des médicaments pour nous assomer le peu d’envergure qu’il nous reste c’est de laisser mourir l’âme d’un malade dans une prison de médicaments empestant le sous estime de soi.
En être réduit à donner ce qui ne correspond pas aux malades des émotions c’est de ne pas chercher à les comprendre dans leurs profonds maux qui les détruisent tels des petits vers intérieurs qui grugent peu à peu ce qu’il reste de cohérent dans la tête d’une personne atteinte de ce cancer.
Sincèrement, pour l’avoir vécu plus d’une fois, pour avoir sombré  dans ce bas fond intérieur au point d’avoir tenté de me suicider plus d’une fois, pour avoir échoué, heureusement, je sais comment on se sent en dedans.
On se sent minable! Moins que rien! Que mourir est le cadeau que l’on peut s’offrir pour avoir la paix avec ce mal intérieur.
Ce qui m’a sauvé ? À deux reprises, mes enfants.
Que dire qu’il suffit d’un coup de pied au cul, bien cela parait que ceux qui galvaudent de tels propos n’ont jamais vécu de tels plongeons émotifs.
Vous savez, c’est l’estime en dedans qui est au point mort. Cet estime qui fait que l’on fonce dans la vie, que l’on croit en ses capacités, que l’on croit que nous vallons la peine d’exister et d’être aimé. Quand cet estime est détérioré c’est incroyable comment la chute est plus aisé à descendre qu’à remonter.
On peut monter difficilement quelques marches pour en redescendre l’échelle d’un seul coup, avoir le cul à terre, l’envie d’en finir pour ne plus déranger personne, de ne plus laisser paraitre cette médiocrité que nous sommes devenus.
On voudrait nous faire croire que les anti-dépresseur vont nous aider. Ce ne sont que de la merde en bonbons dangereux. Ils feront leurs effets quand le dépressif ressentira une belle estime de soi  remontée à la surface de la lumière et qui demeurera en équilibre. Non pas précaire, mais suffisamment solide pour croire et comprendre que le reste lui fera reprendre le chemin de sa propre liberté. Que là, la médication terminera le processus de guérison.
Donc, le plus dur, est de redonner cette estime disparue depuis belles lurettes. Parce que cette dévalorisation n’est pas partie un beau jour comme la neige au soleil du printemps.
Ho que Non!
Cette estime est partie tranquillement sur la route de la vie en délaissant sans le réaliser ce qui était un rêve, un projet, un problème qui est survenu, une perte d’emploi, un drame important dans notre vie, sans ajouter dans le panier des beaux cadeaux des et des bonnes nouvelles, des agréments qui équilibre l’état de perception des personnes fragiles émotivement.
Et là, la déchéance intérieure grimpe et plafonne. Quand elle plafonne, le mal est déjà bien profond. Qu’il ne suffira pas d’un magnifique dessin de notre dernier pour faire jaillir cet espoir qui est la lumière au bout du tunnel.
On pourrait dire que nous le ressentons tous. Tout en se convainquant que la mauvaise période ne durera pas. Quelle finira par laisser place au soleil. Mais ce soleil tarde tellement à revenir, que les nuages sont trop lourds de conséquences pour redonner espoir en l’avenir.
La chute est alors éminente.
‘’Mais pourquoi elle n’a rien dit ?’’ Allez-vous dire.
Ces personnes parlent plus que vous ne le croyez. C’est qu’on espère que cela passera. En se disant qu’elle exagère. Qu’elle est plaignarde donc pas à prendre au sérieux. Qu’il y a bien pire que cela pour se rendre aussi malade. Que la famine en Somalie c’est bien pire, qu’être une malade chronique en chaise roulante, ça aussi c’est pire.
Par contre, la dépression, c’est chronique aussi. L’échelle n’est pas à la surface, mais sous terre. Ce qui veut dire, dans le merdier jusqu’au cou. Jusqu’aux narines.
On croit tellement à tort que le seuil de la douleur est idem pour chacun d’entre nous. Alors que sans le savoir, ces personnes souffrent depuis si longtemps, que vous seriez étonné d’en découvrir toute la teneur et la durée du temps.
Ainsi on laisse passer les indices comme on laisse l’eau couler dans les rigoles de la vie sans s’inquiéter outre mesure. Simplement, parce que la vie est si intense, que s’occuper des problèmes des autres est un fardeau trop lourd à se poser sur nos propres épaules souvent tout aussi fragiles, que l’on fait comme si de rien n’était.
Ça passera.
Et si on se rend compte de la situation et qu’on tente d’aider un malade des émotions, bien on risque nous aussi de sombrer dans la profondeur de la déprime par une fatigue intense à mener deux vies de front.
Si seulement les médecins soignaient les émotions au lieu de la tête, bien ils insisteraient sur les intérêts et les rêves de leurs patients avant de les abreuver de bonbons qui les rendent plus zombies que réels.
De cette manière, ils progresseraient surement plus vite en faisant jaillir à nouveau dans leur regard cette lumière disparue et cet espoir à nouveau possible dans leur joie redécouverte.
Redonnez-moi confiance en qui je suis, ne me gavez pas de bonbons qui ne guérissent pas. J’ai besoin de parler et d’être écoutée surtout.
Pas juger.
Ni condamner.
Libérez-moi des douleurs secrètes qui me dévorent l’âme et le cœur. Libérez-moi s’il vous plait. Mais ne me gavez pas pour dissimuler l’être fragile et merveilleux qui sommeille à l’intérieur de mon identité réelle et perceptible.
Libérez-moi!
La vieille grosse laide toujours aussi fragile à l’os

Soyons à l’écoute de ceux qui dans le fond, quand ils se plaignent et que cela nous agace, de percevoir que dans leur âme que cela ne va vraiment pas bien. Que la douleur émotive est si forte, que le rêve de partir est plus intense que le désir de projeter un avenir dans un futur proche.
Ne jamais sous estimer la souffrance de ceux qui nous entourent. Surtout quand elle est palpable. Sinon, là, je l’avoue c’est difficile d’en comprendre les signaux
Et surtout, abandonnez cet air supérieur qui se pointe quand vous regardez une personne aussi délicate qu’un poussin. Écoutez votre âme et votre cœur. Bercez là, ne la dirigez surtout pas. Après tout, elle n’est pas idiote vous savez.

Krikri Ma Puce
C.Labrèche

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