lundi 1 avril 2013

Écrire pour rien ?


Écrire! Je me dois d’écrire avant que tout ne s’arrête. Avant que tout se difforme et disparaisse dans l’abstrait de l’inconnu. Avant que l’on vienne me menotter les os et la chair par des idées atypiques de mon intérieur et me dicte une conscience qui ne me ressemble pas.

Je l’ai eu ce que je désirais. La faim d’un tout. Le début d’un autre monde. Le début d’une autre vie. J’ai déverrouillé la serrure de l’interdit d’esprit. De l’interdit du seuil entre ce monde et l’autre qui me caresse la douceur d’une apothéose invisible.

J’ai mis fin à toute déception. Plus rien ne me fera de mal. Plus rien ne viendra faire mouiller mes joues du sang de mon regard éperdu par la peur du néant. Je ne pensais pas avoir la capacité d’y parvenir. Je doutais tant de ma volonté interne. Celle qui me figeait dans le silence des rêves inassouvis.

Et pourtant! C’est fait.

Je l’ai franchi ce pas. Si simple et si lourd de conséquence.

Ces taches d’encre virtuelle en sont une preuve indéniable. Je n’aurais rien écrit de tel si j’étais encore prisonnière de ma peur de moi. Là, je suis souriante d’une ironie narquoise. Venant  bêtement de réaliser la vérité de cette seconde qui s’allonge en mots. De cette seconde qui s’étire en noircitude insignifiante.

Parce que tout qui se rajoute n’a aucune importance. Car le pire est fait. Ou est-ce le meilleur ? Après tout, j’ai changé de camp dès que j’ai eu entamé cette élaboration du rien en écrit élaboré. J’ai incité au drame du vide. J’ai insisté aux larmes de l’ennui.

Écrire est facile. Enfin quand on s’abandonne à soi-même. Lorsque l’on accepte l’être en soi, qu’on ne le rejette pas impunément. Alors oui je me suicide avec plaisir. Renaître sous une autre forme n’a rien  d’effrayant. J’accepte avec délice de me liquéfier  pour survoler l’espace de mes ailes colorées aux maux du monde en croyant ferme que tout cela ne sera pas vain.

J’ai confiance que demain on se souviendra du sacrifice. Simplement parce qu’il fait naître l’espoir en poésie des sens. En magie de la beauté humaine. Quand on croit tout est possible. Ma résurrection sera telle, que demain on sourira de cet article comme d’un geste inévitable.

Je vous salue chères amies et chers amis.

Ne pleurez pas. Car je reviendrai vous chatouiller le cœur et l’âme.

La P’tite Tendre.

PS : Faire le vide de soi est une notification qui est surprenante. On se redécouvre avec tendresse et timidité.

6 commentaires:

  1. Écrire!!
    Écrire nos sentiments, nos plaintes, nos désires, nos désarrois et tout ce qui nous passe par l'esprit est une source d'inspiration pour le futur.
    Même le délire n'est pas à prescrire!!!!

    Un instant de se faire face à soi-même :)

    Rien n'est écrit pour rien, une lecture suffit!

    Francis

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  2. Merci Francis. J'apprécie ton commentaire et à double raison. La première parce que des commentaires ici il y en a peu,mais surtout, parce qu'il rejoint mon état d'esprit. Du moment que ce ne sont que des écrits, tout est possible. Il n'y a que nous-mêmes qui mettons un frein à ce que nous désirons ou pas.

    Au plaisir de te relire ailleurs ou ici.

    Krikri

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  3. Ecrire pour délier ses maux, pour les colorer, se rassurer, les faire sourire ou pleurer, mais écrire encore et encore....

    Rien de plus doux que de plonger dans l'encre de ses propres profondeurs, et d'aller ainsi puiser tout ce "tant" qui fait ce que nous sommes, en oubliant ainsi pudeur qui tue les mots avant même parfois qu'ils ne prennent naissance...

    Parfumer alors de nos états d'âme tous les alphabets à naître, toutes les fragrances de notre âme, est en ce qui me concerne, un "état d'être", comme aller chercher étincelles au tout milieu de nos obscurités...

    Seul danger... se noyer... Car les mots peuvent alors être dangereux, et l'on peut s'y perdre parfois, mais il est tellement bon de prendre tel risque parfois...

    Il me semble que pour renaître... il faut savoir oser mourir un peu...

    Continuez d'écrire, vous avez le vocabulaire nécessaire, et celui-ci ravît mes pupilles... ;)

    Corine

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  4. Je suis sans voix. Moi qui doutais à mon retour, disant que je pleurnichais et agacerais plus que je plairais. Et voilà que la surprise est grande.

    Je vous lis Corinne et je suis heureuse de voir avec d'autres, que ce n'est pas vain.

    Il est vrai aussi qu'il faut savoir lacher prise pour mieux respirer l'avenir. Rester coincer dans le hier on n'avance qu'à reculons.

    Cet écrit il partait au départ à écrire un article un peu sur le thème du jour, un poisson d'avril, mais je me suis surprise à réaliser qu'à l'intérieur il y avait de la vérité. Une mort en devenir pour une naissance intérieure.

    Merci à vous. Ça fait chaud au coeur de vous lire tous..

    Kritoune.

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  5. N'ayez de craintes...

    Vous savez... pour que les mots puissent naître réellement... il faut alors puiser dans tout ce qui est notre "nourriture"...

    Il n'est d'autres manières pour ce faire, que de plonger dans nos propres déchirures, nos propres blessures, nos propres voyages et paysages... d'où le danger de se perdre et de se noyer!

    C'est un parcours construit sur nos failles, sur nos tempêtes, sur nos hivers, mais aussi sur les pétales que nous recevons en offrande parfois..

    Il n'est de pétales sans épines... c'est le prix à payer pour la vie, pour la ressentir tout au creux, il en est ainsi!

    Dans chaque alphabet que nous créons, avec nos propres codes, nos métaphores, nos rêves et nos chimères, il est nécessairement "nos tripes" tout à l'intérieur...

    Reste ensuite au lecteur de découvrir tous les sens de nos mots, et de lire entre les lignes tous les non-dits, tous les silences... il en est tellement, n'est-ce pas?...

    Mes mains ne sont jamais assez rapides lorsque je délivre mes mots, qu'ils soient de dentelles ou tissés en brouillon, ils se délient au fil de mes pensées, sans réfléchir ils se posent et se déroulent en masse, tout simplement parce qu'ils sont "en moi", comme parfois un fardeau de plomb, mais s'envolant telles des plumes...

    A très bientôt...

    Corine

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  6. Parfaitement d'accord avec vous Corine. Si nous avions un chemin que de beauté nous n'aurions rien à dire. Parce que la beauté seule n'a pas vraiment d'intéret si elle n'est pas enrobée de nos douleurs, nos peurs, nos échecs et etc...

    J'exprime surtout pour me délivrer de mes entrailles gonflés de ce mal qui nous ronge tous ou presque tous. Ça libère, et redonne la légèreté à nos ailes.

    Merci à vous.

    Krikri

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