Écrire! Je me dois d’écrire
avant que tout ne s’arrête. Avant que tout se difforme et disparaisse dans l’abstrait
de l’inconnu. Avant que l’on vienne me menotter les os et la chair par des
idées atypiques de mon intérieur et me dicte une conscience qui ne me ressemble
pas.
Je l’ai eu ce que je
désirais. La faim d’un tout. Le début d’un autre monde. Le début d’une autre
vie. J’ai déverrouillé la serrure de l’interdit d’esprit. De l’interdit du
seuil entre ce monde et l’autre qui me caresse la douceur d’une apothéose
invisible.
J’ai mis fin à toute
déception. Plus rien ne me fera de mal. Plus rien ne viendra faire mouiller mes
joues du sang de mon regard éperdu par la peur du néant. Je ne pensais pas
avoir la capacité d’y parvenir. Je doutais tant de ma volonté interne. Celle
qui me figeait dans le silence des rêves inassouvis.
Et pourtant! C’est
fait.
Je l’ai franchi ce
pas. Si simple et si lourd de conséquence.
Ces taches d’encre
virtuelle en sont une preuve indéniable. Je n’aurais rien écrit de tel si j’étais
encore prisonnière de ma peur de moi. Là, je suis souriante d’une ironie
narquoise. Venant bêtement de réaliser
la vérité de cette seconde qui s’allonge en mots. De cette seconde qui s’étire
en noircitude insignifiante.
Parce que tout qui se
rajoute n’a aucune importance. Car le pire est fait. Ou est-ce le meilleur ?
Après tout, j’ai changé de camp dès que j’ai eu entamé cette élaboration du
rien en écrit élaboré. J’ai incité au drame du vide. J’ai insisté aux larmes de
l’ennui.
Écrire est facile.
Enfin quand on s’abandonne à soi-même. Lorsque l’on accepte l’être en soi, qu’on
ne le rejette pas impunément. Alors oui je me suicide avec plaisir. Renaître
sous une autre forme n’a rien d’effrayant.
J’accepte avec délice de me liquéfier
pour survoler l’espace de mes ailes colorées aux maux du monde en
croyant ferme que tout cela ne sera pas vain.
J’ai confiance que
demain on se souviendra du sacrifice. Simplement parce qu’il fait naître l’espoir
en poésie des sens. En magie de la beauté humaine. Quand on croit tout est
possible. Ma résurrection sera telle, que demain on sourira de cet article
comme d’un geste inévitable.
Je vous salue chères
amies et chers amis.
Ne pleurez pas. Car
je reviendrai vous chatouiller le cœur et l’âme.
La P’tite Tendre.
PS : Faire le
vide de soi est une notification qui est surprenante. On se redécouvre avec
tendresse et timidité.
Écrire!!
RépondreEffacerÉcrire nos sentiments, nos plaintes, nos désires, nos désarrois et tout ce qui nous passe par l'esprit est une source d'inspiration pour le futur.
Même le délire n'est pas à prescrire!!!!
Un instant de se faire face à soi-même :)
Rien n'est écrit pour rien, une lecture suffit!
Francis
Merci Francis. J'apprécie ton commentaire et à double raison. La première parce que des commentaires ici il y en a peu,mais surtout, parce qu'il rejoint mon état d'esprit. Du moment que ce ne sont que des écrits, tout est possible. Il n'y a que nous-mêmes qui mettons un frein à ce que nous désirons ou pas.
RépondreEffacerAu plaisir de te relire ailleurs ou ici.
Krikri
Ecrire pour délier ses maux, pour les colorer, se rassurer, les faire sourire ou pleurer, mais écrire encore et encore....
RépondreEffacerRien de plus doux que de plonger dans l'encre de ses propres profondeurs, et d'aller ainsi puiser tout ce "tant" qui fait ce que nous sommes, en oubliant ainsi pudeur qui tue les mots avant même parfois qu'ils ne prennent naissance...
Parfumer alors de nos états d'âme tous les alphabets à naître, toutes les fragrances de notre âme, est en ce qui me concerne, un "état d'être", comme aller chercher étincelles au tout milieu de nos obscurités...
Seul danger... se noyer... Car les mots peuvent alors être dangereux, et l'on peut s'y perdre parfois, mais il est tellement bon de prendre tel risque parfois...
Il me semble que pour renaître... il faut savoir oser mourir un peu...
Continuez d'écrire, vous avez le vocabulaire nécessaire, et celui-ci ravît mes pupilles... ;)
Corine
Je suis sans voix. Moi qui doutais à mon retour, disant que je pleurnichais et agacerais plus que je plairais. Et voilà que la surprise est grande.
RépondreEffacerJe vous lis Corinne et je suis heureuse de voir avec d'autres, que ce n'est pas vain.
Il est vrai aussi qu'il faut savoir lacher prise pour mieux respirer l'avenir. Rester coincer dans le hier on n'avance qu'à reculons.
Cet écrit il partait au départ à écrire un article un peu sur le thème du jour, un poisson d'avril, mais je me suis surprise à réaliser qu'à l'intérieur il y avait de la vérité. Une mort en devenir pour une naissance intérieure.
Merci à vous. Ça fait chaud au coeur de vous lire tous..
Kritoune.
N'ayez de craintes...
RépondreEffacerVous savez... pour que les mots puissent naître réellement... il faut alors puiser dans tout ce qui est notre "nourriture"...
Il n'est d'autres manières pour ce faire, que de plonger dans nos propres déchirures, nos propres blessures, nos propres voyages et paysages... d'où le danger de se perdre et de se noyer!
C'est un parcours construit sur nos failles, sur nos tempêtes, sur nos hivers, mais aussi sur les pétales que nous recevons en offrande parfois..
Il n'est de pétales sans épines... c'est le prix à payer pour la vie, pour la ressentir tout au creux, il en est ainsi!
Dans chaque alphabet que nous créons, avec nos propres codes, nos métaphores, nos rêves et nos chimères, il est nécessairement "nos tripes" tout à l'intérieur...
Reste ensuite au lecteur de découvrir tous les sens de nos mots, et de lire entre les lignes tous les non-dits, tous les silences... il en est tellement, n'est-ce pas?...
Mes mains ne sont jamais assez rapides lorsque je délivre mes mots, qu'ils soient de dentelles ou tissés en brouillon, ils se délient au fil de mes pensées, sans réfléchir ils se posent et se déroulent en masse, tout simplement parce qu'ils sont "en moi", comme parfois un fardeau de plomb, mais s'envolant telles des plumes...
A très bientôt...
Corine
Parfaitement d'accord avec vous Corine. Si nous avions un chemin que de beauté nous n'aurions rien à dire. Parce que la beauté seule n'a pas vraiment d'intéret si elle n'est pas enrobée de nos douleurs, nos peurs, nos échecs et etc...
RépondreEffacerJ'exprime surtout pour me délivrer de mes entrailles gonflés de ce mal qui nous ronge tous ou presque tous. Ça libère, et redonne la légèreté à nos ailes.
Merci à vous.
Krikri