Quelle idée saugrenue me passerait par les neurones pour
combler un besoin urgent de reconnaissance humaine, pour qu’enfin cette notion du regardez-moi
comme je suis spéciale, spectaculaire,
puis-je découvrir pour que cesse ma quête ?
Je tourne sur moi-même dans ce lit secondaire pour avoir l’idée
absolue qui ferait de moi en quelques secondes une vedette planétaire. Pourtant
je ne suis pas prétentieuse. Loin de là. Les projecteurs invisibles jetés sur
ma personne si vivement m’effraient juste à percevoir qu’un brin de douce folie
ferait de moi soudainement une personne visible.
Je suis sidérée.
Une idée de marcher sur la neige pendant des heures révèle
un artiste au talent étrange.
Des clous deviennent un outil d’un don particulier de créer
des visages d’humains.
Des déchets de recyclages deviennent des œuvres d’art faisant
le tour de la planète.
Ils ont eu l’idée, ils sont devenus visibles dans ce monde
grandiose au regard de cécité qui se transforme en une luminosité de découvertes
universelles. Et je patauge toujours dans ce bouillon de visions loufoques qui
me laissent haletante de fatigue et de dégoût.
Seuls les mots et les photos sont mes médiums. Talents
ordinaires qui ne laissent que peu de trace sur les sens d’autrui pour m’éblouir
de ma créativité sans émerveillement.
Je n’ai pas ce qu’il faut.
Je n’ai que la passion sans immersion.
Je ne possède que le désir d’inventer des absurdités et des
clichés sans importances qui ne mènent qu’au parcours de ma solitude et ma
carence de soulever les masses.
Je suis fragile à l’os d’une carapace translucide qui suinte
de mépris injustifié.
Je me vautre dans cette médisance infecte qui se goinfre de
ma réflexion nocturne pour me ridiculiser à mon propre regard. Mon art,
consiste à me détériorer, me détruire à chaque pensée, à chaque clignement de
paupières pour ne jamais voir la beauté qui se meurt d’être révélée aux communs
des mortels.
Ma carence me détruit.
Mon besoin m’aveugle.
Mon désir me révulse.
Ma carence me fragilise
Je me tourne de l’autre côté pour ignorer ce miroir
déformant et ferme les yeux espérant qu’enfin le sommeil me tuera les idées
pour quelques petites heures.
Ma carence pendant ce temps m’ignore enfin.
Ha oui! La P'tite laide vous souhaite une belle journée
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