Je vais la dénoncer qu’une seule fois. Ce sera mon unique
complainte.
En dedans ça gargouille de peur. Le monstre me dévore. L’avenir
m’effraye. Je tremble d’incertitude. Je
suis inapte à la dite ‘normalité’.
L’étau à chaque jour se resserre autour de ma réalité bien
fade. Comment espérer quand tu n’as aucun potentiel ? Je ne me dévalorise pas,
je suis réaliste. Une handicapée à l’apparence
normale est une handicapée quand même.
Je transporte un fardeau invisible. Je le traîne tel un
boulet. Que dis-je deux fardeaux. L’un étant le poids d’une conséquence
indirecte qui m’afflige et l’autre, l’amputation du respect de l’individu à pouvoir
se survivre à soi-même par un corps qui a démissionné sans difformité apparente.
En ce qui me concerne, je l’écris là, en ce moment, clairement,
ma FIBROMYALGIE me restreint largement à travailler quotidiennement. Je suis
donc un fardeau de société. On n’aime pas voir les gens malades comme moi. Là
où ça ne paraît pas. Que la dite bonne société les méprise. On les déclare des
paresseux qu’ils ne veulent rien faire se donnant des excuses pour se laisser
vivre. Seulement, ces gens-là ne portent
pas nos souliers. Ne vivent pas nos souffrances constantes, quotidienne.
Donc, l’avenir me fait PEUR. Je suis TERRIFIÉE. Mais je le
dis que très rarement. Parce que ça ne sert à rien de le dire sans cesse. J’essaie
de me convaincre qu’il faut que je garde confiance. Que rien n’est impossible.
Que quelque chose va survenir et que tout va s’arranger. Non comme par magie. Non.
Mais qu’à force de tenter le coup, forcément une âme samaritaine va donner la
chance à quelqu’un de retrouver sa dignité d’humain pour mon conjoint. Et mieux
encore, qu’on va trouver que j’ai une belle écriture, un style propre et qu’on
va m’offrir un petit quelque chose. Je
rigole là. Je ne suis pas prétentieuse. J’essaie encore juste de me donner de la
confiance et de l’assurance.
Je suis si lasse. Je n’ai que les mots pour m’ouvrir au
monde. Sans eux, je serai un pantin sans âme. Je serais une véritable nullité.
Autant que dans le passé j’étais alerte, je vaquais à tout, là, juste quelques
heures à marcher, et me voilà inerte pour quelque temps par la suite. Donc, oui
je dois choisir ce qui vaut la peine pour me retrouver un zombie vivant.
La terreur m’enveloppe. Me recouvre d’une folie tranquille
qui ne se voit pas. Comme l’amie indésirable qu’est la Fibromyalgie.
Voilà. C’est dit. Je suis terrifiée de l’avenir qui n’ouvre
pour l’instant aucune porte.
Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Accroches-toi
alors ma P’tite tendre Grosse Laide.
Holà! Comme tu es fébrile.c'est certain: y'en aura pas de facile! Fibro? L'enfer&purgatoire! Mais que tu saississes si à propos les premières défaillances du corps,signifie l'arrivée d'une pleine maturité...alors pourquoi t'inquiéter du demain si tu dois demeurer lucide?mesurer nos dépenses d'énergies semblent devenir une obligation? Mode de vie...
RépondreEffacerNon. Ne crains pas ce genre de peurs sous peine de rencontrer inutilement la terreur sur ta route: tu es entière et vivante, c'est ce qui compte, si? Alors, laisse tes mots, enchanter ton sort et; par conséquent, autour de toi..
Merci Denis, Et rassures toi. Cette Terreur est que passagère. Depuis le temps que je suis fibromyalgique, sans compter le temps que je l'étais sans le savoir, j'ai appris à gérer mes possibilité aux dites exigences de la vie.
RépondreEffacerJe suis équilibrée. C'est seulement un moment qui passe.Le dire, une manière de l'exorciser.
Merci à toi.