Les mots ne veulent pas de moi. Ils ne glissent pas par eux-mêmes
sous mes doigts comme j’ai souvent la sensation. Je pianote donc au rythme de
ma pensée et non du fluide débordant de mon imagination. Vous vous direz que c’est
pareil. Mais non! La nuance est là.
Quand on se cherche, les mots s’écrivent sans avoir la
sensation de crainte d’en perdre des bouts. On doit même chercher plus souvent
qu’autrement la suite. Alors que suivre notre imagination débordante, c’est un
exercice qui nous fait apprendre le placement des lettres sur notre clavier d’une
manière où la nano seconde à son importance. C’est tellement intense parfois,
qu’une mauvaise orientation de nos doigts, qu’il nous faut effacer pour recommencer
parce que notre espace-temps à mal calculé l’infime distance. Ce qui rend frustrée
parfois parce que ça rate notre délire imaginatif. La peur de perdre le fil. La
peur de ne plus suivre.
Ce n’est pas le cas en ce moment. Je n’arrive pas à trouver
le filon. Celui qui me sortira de mon inertie mentale. Je suis une ombre ce matin. Celle de toutes mes
émotions égarées en dedans de mon être, qui cherche la direction à prendre.
Cette fois, je ne veux pas me lamenter sur mon état
personnel. Deux écrits, voire trois sont suffisant pour le moment pour ne pas
rendre indigeste le lieu où je dépose mes états d’âme. Alors je ferme les yeux
et je me dis, ose ma belle Krikri. Parles-en de cette réalité-là que certains
ignorent, que d’autres méprisent et que d’autres le vivent. Exprime toi ma
jolie. Tu es bien placée pour ce faire. Toi qui l’as vécu plus d’une fois.
Mais je bloque. Je fige. La souffrance muette me vole ma volonté.
J’aurais besoin d’un petit coup de main. Ce besoin réel d’être juste serrée
très fort pour extérioriser ce sentiment d’incapacité. Et je suis là à faire la
femme forte. La solitude émotive est un lourd fardeau.
Je me secoue alors. Mais ça coûte cher à agir ainsi. Le
corps prend ce coup invisible comme un refoulement d’égouts qui est contenu
dans un espace qui risque d’éclater à tout instant. Éclatement qu’on ignore. Qu’on
tente de minimiser la force et la teneur.
Je m’efforce donc à reprendre possession de moi tout en
sachant que ce n’est pas gagner. Je cherche toujours ma pensée. Je la défile
trop lentement pour me dire que c’est dans la poche. Et je souris de moi-même.
Secouant la tête avec une pointe d’ironie sur le coin de mes lèvres. Et voilà,
la suite se fait attendre. Je l’écris pour faire comprendre l’étendue de la
situation. Malgré que pour vous lecteurs et lectrices, ça ne se voit pas. Vous
lisez et tout semble couler de source. Et pourtant, il en est rien. Mon esprit
se ferme à écrire sur ce sujet. Et ce n’est pas la pudeur. C’est la douleur.
Envers une dernière histoire qui m’a fait tant de mal, que je me retiens de me
dévêtir l’âme.
Parce que chaque histoire vécue, m’a laissée meurtrie. Une amitié virtuelle brisée peut faire autant
de mal qu’une amitié de chair. Quand les gens cesseront de se moquer sur le
virtuel avec leurs sabots de logiques. Bien ils réaliseront, que si en virtuel
lire ce que vous lisez vous fait rire et que ça ne vous cause aucun souci de
logique, et que vous êtes capable de vous scandaliser à lire des écrits d’animaux
et d’enfants maltraités, bien, vous comprendrez qu’on peut aussi vivre de très intenses
émotions par l’amour virtuel. Qu’en déplaise aux détracteurs.
Après tout, n’est-ce pas le cerveau qui répond aux
sensations ressentis ? N’est-ce pas le cerveau qui vous fait rire quand vous
trouvez cela drôle, triste, émouvant ? Il en va de même pour les écrits amoureux.
Croyez-moi, je sais très bien de quoi je parle. Ça procure
autant de plaisir voire même davantage, et d’autant plus, que vous pouvez
aisément vous ouvrir à tout, sans crainte de souffrir véritablement au sens
physique. Parce que oui, ça blesse autant au cœur et le moral quand ça se
termine.
Et ne venez pas me dire que ça ne se compare pas avec ce qui
est en chair et en os. Si ça se compare. Ça peut être bien mieux même. Merveilleusement
mieux.
Imaginez seulement que vous ne pouvez au sens physique du
terme, avoir de relation amoureuse sexuelle. Votre corps soit il est paralysé à
jamais ou bien encore, il se moque de vous et vous cause des situations si
douloureuses que vous ne voulez plus les
revivre. On n’a pas tous des corps en pleine possessions de ses moyens d’Adonis
et de Vénus. Et faire l’amour pour s’arrêter en chemin par un cri de douleur,
par un inconfort, peut être si gênant et perturbant dans notre égo qu’on s’abstiendra
après quelques tentatives ratées. Qu’on mettra fin à jamais à toutes sensations
physiques.
Mais ça ne veut pas dire qu’on ferme en même temps dans ce
cerveau aux fluides intenses, le robinet du désir du besoin qui demeure actif.
Faut pas croire qu’être inapte physiquement que tout désir s’évapore par magie.
Parce que là, je vous dirais que vous êtes naïfs et naïves.
J’entends les sceptiques qui s’amusent. Qui rigolent
derrière leur écran et qui se disent, mais voyons donc. Voire si les mots
peuvent autant faire d’effets que les actes véritables ? Je vous répondrai, c’est
que soit vous n’avez jamais rencontré LA personne virtuelle qui vous
corresponde ou que vous n’avez jamais essayé.
Seulement, Même trouvé une personne qui écrit aussi bien que
vous. Ça ne veut pas dire que la compatibilité est là. Parce qu’il y a autant
de mauvaises gens à s’amuser ainsi que de personnes qui veulent vraiment
quelque chose de sincère. Après tout, si
ce moyen peu redonner votre estime de vous là où vous croyez ne plus jamais
pouvoir faire l’acte, bien je me contenterais volontiers de ce moyen que de m’en
passer à vie.
Surtout, qu’ainsi, il n’y a pas de frontière physique.
Souvenez-vous-en. On peut être aussi
souple qu’une danseuse et imaginatif sans frontière. Tout se limite que par
votre esprit. Seulement lui. Mais faut-il quand même se garder une conscience
équilibrée. Pour ne pas se croire tout permis.
Croyez-moi, on peut faire autant de mal.
Et voilà, je l’ai mon billet. J’ai voyagé dans mes mots d’une
manière différente que je croyais vouloir prendre le chemin. J’ai formulé le
sujet en le prenant par une autre avenue. Ce qui donne un résultat très
probant. C’était peut-être ça qui me retenait d’écrire. Parce que les lettres
se sont alignées sans trop de souci. Voilà un bel exemple de s’écouter
intérieurement malgré l’obstacle devant soi. J’ai su le contourner et le chemin
est devenu plus simple.
Oui l’amour virtuel a autant de valeur que celui en chair et
en os. Et dépendamment de la manière donc vous vivez, cela peut avoir autant de
véracité et de bonheur. Après tout. Quand on ne peut plus le faire, ou que la
distance limite la proximité, bien ceci procure une compensation très
acceptable si on arrête de se dire, que ce ne sera jamais la même chose. Oui…Mais.
Je vous laisse. La P’tite tendre, vous souhaite bonne journée.
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