Je parfume ma vie de phrases allongées. Je les sens me
pénétrer la peau sous cette carapace de fausses duretés. Venant adoucir la
fluidité de mes veines qui jalonnent le parcours de mon âme. Je ne peux
résister éternellement à leur envoutement. C’est ainsi.
Je suis à ressentir l’esprit qui m’interpelle de mots
imagés, de sons inventés, de ressentis émotifs.
Tel, le mensonge venu des maux. L’hypocrisie venant de
l’angoisse. Tout à une raison. La raison est un tout qui se perd dans la voie
de la folie imaginaire. On se croit tant que cela fait mal. Tant que cela
irradie les synapses de l’être en soi.
Je redresse alors ma
confiance qui se perdait dans la nuance des erreurs. Dans la peur des obligations
et dans la solitude de la vieillesse maladive. Pour avancer à tâtons dans le
froid de l’inconnu. Dans la peur du détour qui me déguisera autrement de ce que
je ne suis pour devenir une nouvelle moi. Semblable, mais différente.
Indéniablement.
Ce parfum alors vient enivrer ma foi. Parsemant des gouttelettes la chair
fripée de mon avenir qui s’abat sur la réalité froide de l’inertie involontaire
du corps. Je ne veux pas devenir amorphe.
Je ne veux pas devenir objet de frustration.
Je ne veux pas être l’oreiller qui libère la colère d’autrui.
Je suis et je veux le rester.
Le silence autour est médiocre. Se taire est un mirage qui
déforme la conscience. Croire que de fermer les yeux règle les problèmes, c’est
d’être aussi aveugle qu’un innocent qui croit tout sans se poser de questions.
Réalisant ainsi
durement que la douce caresse de cette seconde, ne peut pas calmer la
peur des heures à venir. Que le sourire tendre, ne peut pas contrecarrer l’immobilité
journalière. Que la compréhension du moment, ne peut pas remplir le vide laissé
derrière soi.
Bercer l’être qui craint, c’est l’aider à se surpasser. Lui
tendre la main c’est de le soutenir dans l’avenir. Lui offrir l’aide dont il a
besoin c’est de voir la vie telle qu’elle est. Pas de la maquiller à sa
convenance dès que notre regard s’échappe de la vérité.
On peut critiquer ce que l’on ne peut offrir. On peut
maudire ce que l’on ne peut changer. On peut se moquer à outrance du mal des
autres, seulement ce n’est que de noircir
notre propre miroir des mensonges dictés par notre fausse liberté de penser.
J’aurais voulu tendre les bras et être à la hauteur. J’ai
failli et je le reconnais. Je ne suis pas meilleure pour autant. Parce que la
guérison de l’autre ne peut être sans son pardon. Et ce pardon n’est pas un
absolu. Tout en se disant, que malgré qu’il puisse être, faut-il qu’il soit
sincère. Sinon, à quoi bon ?
Cependant je ne me refermerai pas sur ma prison intérieure.
Je ne la laisserai pas me gagner par sa fourberie illusoire. Elle me raconte ce
que je veux entendre, tout en me mentant perpétuellement parce que je ne
voulais pas admettre mes erreurs. Parce que je ne voulais pas voir la réalité
des autres.
Maintenant que je vois, je ne la laisserai pas m’obscurcir
le champ visionnaire de mon être réel. Je le laisse donc s’exprimer émotivement pour enfin me libérer
de la mauvaise sensation d’être bafouée, rejetée et abandonnée. Parce qu’en
vérité, tout cela, provient de moi. Que de moi par mon attitude meurtrière de
vouloir me croire au-dessus de tout.
Voilà ce que j’ai pu écrire dans le silence de ma vie.
Entourée du bruit d’une laveuse qui fait sa brassée de vêtements, entourée d’une
sécheuse qui asséchant l’autre d’avant, entourée du clavier qui chante ses
lettres qui s’accumulent sans s’arrêter, ou si peu jusqu’à ce que j’y mette
sous peu le point final de cette aberration en liberté d’esprit.
On n’échappe pas à soi-même. Seuls les fous y parviennent.
Dépassant la conscience du présent.
La P’tite Tendre/ Krikri Ma Puce.
J’écris ces strophes
parce qu’elles s’écrient dans mon être. Seulement, ne pas s’inquiéter de ma
démesure. J’aime exalter les sens pour plus de profondeur. Je ne suis pas
suicidaire. Plus maintenant. Je ne suis pas muette à la réalité, au contraire,
je la perçois avec intensité ce qui me provoque souvent des maux physiques. Je
n’y échapperai jamais. Je suis une fragilité sur pieds. Avec en ce moment la
force de l’exprimer noir sur blanc.
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