Me voilà à me relire, et voilà que je plonge dans l’admiration
de ma création. Je réalise davantage que j’écris bien. Que j’aie la tournure,
la forme, la sensibilité. Seulement, je doute toujours de moi.
La grosse laide comme je le disais, démontre le sens profond
de mon propre mépris. Je me sens toujours moindres parce que la confiance me
fait défaut. J’écris en ce moment et me voilà à me sourire ironiquement. M’entendant
crier dans ma tête que je pète plus haut que le nombril. Que la broue va s’émousser
et qu’ensuite il ne restera que la moquerie comme fond de souvenir.
J’ai mal à l’âme de ce dégoût que j’ai de moi. De cette
horreur que je fixe dans le miroir de mes idéaux me disant que je suis une
vieille grosse laide sans mérite et que la fin sera toujours mon unique
récompense.
Je ne suis pas fière de moi. Simplement parce que j’ai raté
là où j’aurais dû insister. Là où j’aurais dû ne pas abandonner. Maintenant ?
Le seuil du cercueil me retient d’avancer. Je ne vois plus rien devant moi qui
pourrait m’offrir la satisfaction d’avoir réussis le peu que j’aurais dû ne pas
rater.
Je pourrais me contredire en disant que j’ai la fierté pour
mes enfants. Autant sont-ils chacun à leur manière ils sont parvenus à rester eux-mêmes
malgré le fait que je ne les vois pas souvent. Par ma faute, oui. Non celle de
personne d’autre. Ma santé me clou tellement au pilori de ma fatigue sans fin.
De mes douleurs épuisantes qu’une journée à ne pas faire attention, me prive
ensuite de mes forces possibles pour vivre au jour le jour pendant un bon
moment.
Je suis lasse de ne plus être celle qui était énergique, qui
peinturait les murs d’une pièce en une journée. Qui bougeait sans peur. Qui
changeait seule les meubles de place pour donner un regain de fraicheur à une
pièce qui me démoralisait. Là, bien je me vois dépérir et ça me fait mal au cœur.
Surtout que voir ma petite maman là où elle est rendue, je sais que je suis ses
pas sans pouvoir y remédier.
J’aimerais tellement que l’on me serre dans ses bras et me
berce comme une enfant. Me permettre de pleurer, de chialer un moment. Je me
sens si seule dans cette pièce opaque de mon esprit. Aucune main pour tenir la
mienne, juste… faire comme si de rien n’était parce que la fausse indifférence
domine l’esprit au lieu du cœur qui cri d’agir et qu’on se détourne de peur d’être
indiscrète, de peur de prendre le mauvais choix. Et pourtant, nous le prenons
toujours le mauvais choix pour X raison aussi réelle que fausse.
On ne prend jamais le temps de se surpasser. On baisse les
bras pour s’excuser de notre faiblesse d’humain de ne pas avoir assez d’audace
et de courage pour agir. Moi la première. Ho oui! Moi la première. Que je ne
jetterai jamais la pierre à personne. Je suis bien trop lâche pour oser foncer.
J’ai bien trop peur de déranger, de faire un mauvais pas pour m’offrir l’opportunité
d’une victoire bien trop impossible pour le croire.
Pourtant j’aime tout mon monde. Ils sont tous là dans mon cœur
et mon âme. Que j’en souffre parfois de ne pouvoir faire davantage. Je voudrais
tellement faire une grande fête ou je verrais tout mon monde réuni, sans
exception. Seulement, je n’ai plus la capacité d’action. Ça me demande trop
pour entreprendre une telle démarche. Sachant d’ailleurs, que certaines personnes
se désisteront. Alors à quoi bon ? Pour souffrir des absents ?
Mais sachez, autant que vous êtes. Je vous aime et que vous
me manquez tous.
Un petit sourire ironique se dessine sur mes lèvres. Le mur
s’agrandit devant mon esprit. Je ne sais
pas s’il est de pierre, de sable ou de carton. Ce que je sais, il m’essouffle
les neurones au point tel, que je m’arrête ici. Que cette voie de mon esprit va
se refermer dès que je détournerai mon regard de ces mots qui calmeront les
maux de mon cœur.
Encore une fois je baisse les bras. J’assume ma faiblesse
pour ne pas déranger l’équilibre des autres. Parce que j’ai suffisamment fait
de vagues pour que cesse la tourmente intérieur d’un esprit perturbé par sa
conscience fallacieuse qui détruit la confiance de l’être qui aimerait se faire
plaisir une fois dans sa vie.
Ainsi suis-je faite. Puis-je changer pour le meilleur de
moi-même ? J’en doute.
Une vieille grosse laide qui se mesure à elle-même.
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