Jeudi matin, il fait noir encore. Le jour n’est pas encore
levé. L’heure avancée depuis presque deux semaines a déstabilisée mon horaire
naturel du réveil. À 6 heures 30 avant il faisait clair. Même à 6 heures. Mais là, la noirceur me donne plutôt envie de
dormir. Le message cérébral me disant que ce n’est pas encore le moment. Que je
suis trop tôt. C’est fou comme les messages peuvent être relatifs. Pour dire qu’en
été je me réveille à 5 heures sans problème de cadran interne.
À la frustration s’ajoute la rapidité avec laquelle depuis
quelques années on nous *desheure pour satisfaire une politique boursière pour
mieux les servir. Alors que nous, simple mortel on doit sourire à la perte de
cette heure de sommeil et en plus, nous refaire une balise d’horaire dans notre
horloge biologique qui patauge pour trouver une rive adéquate et stable.
Je **zombiques souvent depuis deux semaines. Dire qu’avant j’étais
debout à la lumière naturelle et que j’étais
en pleine possession de mes moyens mentaux. Là, c’est la jambe qui traîne,
souffrant les genoux qui peine à suivre, les yeux collés qui se ferment et
souffrent la lumière de mon écran quand je réveille se dernier de sa bonne nuit
de repos. Et le cerveau en compote de penser tant les synapses ne veulent pas
se rejoindre pour de la cohérence pensive.
Si j’aime être debout
avant tout le monde c’est que ça m’aide à être en forme pour le réveil
des autres. Supporter les petits cris, les frustrations des autres quand c’est
obligé de se lever pour l’horaire écolier, bien tout cela m’énergise et mon
corps me suit totalement. Sans omettre la raison chère à mon cœur, la
tranquillité dans ma tendre et belle solitude.
Là, je dois contrôler mon désir humble de fermer les yeux et
de dormir. Le courage de répondre aux besoins des autres est d’une lenteur à
faire dormir une télé silencieuse jusqu’au moment où elle se réveille à son
tour hurlant des bêtises de dessins animés qui m’horripilent les neurones
depuis 7 ans déjà. La preuve, que les postes de télé manquent radicalement d’imagination.
Je ne dirai pas qui, mais cette stupide éponge jaune tape sur le système
nerveux de tous parents j’en suis certaine.
Pourquoi pas autre chose pensez-vous ? Bien essayez et vous
me direz ensuite. Aussi bien supporter cette éponge absurde que de supporter
les crises et les arguments des jeunes qui ne veulent que lui à cette heure
matinale. Après tout, il est surement encore là à cause des jeunes qui ne
semblent pas s’en lasser. Ma plus vieille le voit au même poste, à la même
heure depuis sept ans comme je le mentionnais plus haut. Aberrant!
Et là, la lumière extérieure fait son entrée. Les jeunes
sont réveillés. La journée débute son œuvre et moi je prends forme dans une
normalité dites visible. J’exécute donc, je suis. Je me livre à cette nouvelle
journée sans réel choix que d’abdiquer dans ce rôle parental qui me colle à la
peau depuis plus de trente ans déjà.
Je vous abandonne car me suivre en pensées devient difficile
avec cette éponge qui hurle dans ma cérébralité branlante et ces jeunes qui l’écoutent
avec amusement malgré la réalisation de la stupidité de cette créature sans
intelligence.
Bonne journée
Une grosse laide dans sa matinée écolière.
* Mot inventé
** Mot inventé
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