Qui suis-je?
En vérité, une imposteure. De moi-même d’ailleurs. Je vis
comme il se doit avec à l’âme ce brin de vivre par les passions. Que je brime
volontairement par choix mais non par plaisir.
On me perçoit différemment de ce que je suis. Pas que je
suis menteuse. Simplement, que l’on connait des êtres que la pointe de leur
iceberg. Ma pudeur face à moi-même me retient d’hurler ma défaite.
Par contre, quand j’ai une ouverture, je fonce. Que j’en
deviens pour certains énervante. Parce que là, j’active ma passion au regard de
tous.
Je visualise, je visionne, je regarde, je surveille, je suis une curieuse qu’importe la manière qu’importe
la pensée de l’exprimer. JE SUIS.
J’aime immortaliser ma fixation sur image. J’aime détailler
par les mots ce qui me passe par la tête.
Mon unique frein pour les mots, les maux des autres.
Mon seul interdit pour l’image, celui de l’autre.
Si je le pouvais, je parcourrais toutes les sources possibles pour fixer à
jamais mon plaisir visuel de la vie naturelle qui m’entoure dans les images qui
se dessinent dans mon appareil m’offrant la joie de les revoir aussi souvent qu’il
me plairait.
Telle une image chérie,
je ne me lasserais qu’à la prochaine prise pour encore une fois m’abreuver
du moment qui m’aura si bien émue d’une quelconque manière que ce soit.
Je n’aime pas fixer les larmes. La pudeur me retient de
prendre en image ceux qui souffrent.
Je n’aime pas non plus agir ainsi avec la douleur. Me disant
que le respect de l’être commence par celui-ci que tu offres aux autres. Sauf
si bien sûr on m’en offrirait la possibilité.
L’histoire me passionne. Dans la mesure de la découverte de
celle-ci dans des endroits bien précis. La lecture dans ce domaine est trop
imbibée du caractère logique pour me donner le désir profond de lire. Donc, je
parcoure les lieux où les gens en parlent. Où on nous fait découvrir peu à peu
l’histoire d’une ville, d’une personne, pour ensuite, par les images se
remémorer ce que nous avons vu et entendu.
J’aimerais tellement vivre ainsi et avoir la jeunesse pour
suivre mes envies. Seulement, la jeunesse est loin derrière. La santé tout
autant. Pourtant, quand j’arrive dans un lieu, mon énergie du moment m’offre
des ailes passionnelles pour que je parvienne à tenir le corps sur ses jambes
et cliquer autant que je le désire sur le bouton qui me fait prendre toutes ses
images aussi belles que parlantes sans dire un mot.
Oui, j’aimerais avoir ma jeunesse d’alors où à cette époque,
n’ayant aucun talent écolier j’ai travaillé sans avoir de véritable passion
sauf pour les avions. Je n’avais pas de rêve. Ni de buts si ce n’était que de
me marier et avoir des enfants. Rêve encore qui se propageait dans les esprits
femelles, car encore dans ces années-là le vent était dans le sexisme féminin.
Une femme n’était pas une femme si elle ne se mariait pas et n’avait pas d’enfants.
Maintenant que j’ai des passions, je n’ai plus l’énergie et
la santé. Surtout pas la confiance nécessaire pour aller jusqu’au bout. Oui.
Surtout pas la confiance. Comme dans l’écriture. Je ne vais jamais plus loin,
qu’une fin pas trop loin.
Et comme je le dis si bien, je suis une grosse laide…vieille et
finie. Ça je l’ajoute pour cette fois. Mon temps est passé. Seulement, j’ai
décidé de le faire différemment. À mes moments forts de ma vie de femme en
perte de ses moyens.
En chute libre de sa confiance en soi.
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