J’allais surement me
faire des ennemis. Seulement j’en avais assez de me sentir dans un camp alors
que je n’y suis pas. MAIS pas du tout. Je n’hurle pas dès que j’entends un mot d’une
autre langue. Je ne suis pas fermée
ainsi.
Ce qui me frustre c’est de rentrer dans un commerce et de
constater que la personne derrière le comptoir ou celle qui m’accueille ne parle pas
français. Ça oui ça me chatouille la sensibilité de notre droit fondamental d’entendre
parler français dans un ‘pays’ où le français EST la langue. Notre province
étant la seule dans ce grand pays qui est le Canada à avoir comme langue, le
français. Alors oui c’est important qu’on respecte cette loi.
Pourtant, je déplore
le radicalisme. Je fulmine quand je vois que pour un nom, un titre on en vient
à élever la voix comme une mère qui dispute son enfant en lui reprochant d’avoir
oublié de se laver le derrière des oreilles et qu’elle le puni sévèrement pour
un détail qui pour elle devient l’horreur
alors qu’il est insignifiant.
Dépasser les bornes
fait soulever les masses. La preuve, la loi P-6 en est une. À vouloir
neutraliser sans souplesse, on crée un monstre. Crier au loup pour un petit
mot, un W-C devant une porte des toilettes, c’est de vouloir créer un monstre.
Je déplore la rigidité d’esprit. Elle est une nuisance.
Je vais faire jaser aujourd’hui c’est certain. Je vais faire
se dresser les cheveux sur les têtes. Les poils s’hérisseront sur les peaux
fragilisées par ma vision du langage. Parce que je vais dénoncer le racisme
linguistique.
On me jugera l’apparence. On me fera un jugement sans
procès. On déclarera que j’ai passé à l’ennemi et l’ennemi dira que je suis un
mirage. Que je cherchais simplement qu’à donner l’illusion et que je jetterai
la pierre dès que j’aurai aboutie à une perfection de ma manipulation.
La méfiance est devenue un délire perpétuel dans ce monde à
la performance maladive et à la perfection utopique. Le doute étant l’essence
du présent, la folie la voie de l’avenir, on ne s’arrête plus pour vraiment
écouter la simple musique des voix qui côtoient notre quotidien. On ne veut
plus croire en rien. Parce qu’hier on a été trop abusé de la naïveté de ceux qui voulaient
tendre faussement la main. Alors une
poutine ne peut pas devenir amie d’un plum pouding moderne ou d’un hijab au
sourire accueillant. Pour plusieurs c’est trahir sa chair, sa naissance, sa nationalité.
La foutaise devient l’absolu.
Relever la tête ne veut pas dire détruire et mépriser les
autres. Ça ne veut pas dire qu’il faut anéantir une langue pour élever la
nôtre. C’est d’agir en barbare que de vouloir offenser ceux qui sont différents
de nous pour mieux se glorifier.
Ce n’est pas en se levant aux barricades de cartons que la
solidité d’une attitude dépassée procurera une satisfaction réelle. Il est faux
de croire que de neutraliser une partie de la population qu’on aura gagné la bataille
de boue.
Moi me battre pour un nom de restaurant je trouve ça bien
enfantin. J’ai l’impression de voir des enfants d’écoles qui se disputent sur
un sujet et qu’ils en viennent aux insultes dérisoires en se croyant grands et
forts. Alors que ce n’est qu’un caprice sans importance. Une démarcation provoquée
par la peur de se perdre dans cette masse populative diversifiée.
Je veux bien croire qu’un mot asiatique, un mot russe, n’est
pas aisé à lire et qu’on a besoin du nom français (et anglais à mon propre
sens) pour bien se comprendre. Débattre
ce niveau-là, malgré l’entité primaire à
son importance. Seulement, un Second Cup, un Tim Horton’s un Apple, C’EST le
nom de commerce. Comme Nike. Comme Adidas. Comme Simmons. Comme bien d’autres.
Faut-ils vraiment TOUS les matraquer juste par peur de se voir anéantir dans un
avenir illusoire et ne plus exister parce que l’on n’aura pas pris les mesures
adéquates à ces yeux fermés devant la beauté du monde ?
Mais pour eux si. Il faut aller en justice pour ça. Il faut
gaspiller des centaines de dollars pour aller dénoncer en pleurnichant que ce
n’est pas français. Il faut jeter avec mépris tout ce qui vient d’ailleurs.
Pourtant c’est poétique un nom d’une nationalité différente. Ça sent déjà les
parfums d’un pays d’Asie, d’Orient ou D’Europe.
La diversité dans ma propre ville c’est bien plus beau que l’affront
dissimulé derrière un droit bien froid et rigide. On mange bien des Fettucini
Alfredo (J’entends la musique des mots dans ma tête)…. Des pizzas, Des …… Egg Roll…
(Des rouleaux du printemps)….… Des chiens chauds et des hambourgeois tant qu’à
faire. Il faudra bannir les hot-dog, les hamburgers les week-ends les vans, les
barbecues et j’en passe de ces mots anglais qui franchissent les lèvres de ces
détracteurs.
L’absurde à plusieurs visages. À trop se déguiser on finit soi-même
par ne plus se reconnaître. À vouloir s’enfermer dans sa bulle, on finit par
s’inventer des histoires qui déforment la beauté du monde. On scande qu’un
arabe doit ignorer ce qu’il est, qu’un italien aussi et un anglophone encore
pire, qu’il doit disparaître de chez lui, juste parce qu’il est né anglophone.
Et pourtant, il est aussi chez lui. Depuis des siècles. Il n’a rien d’un
inconnu. Et là, vous ne pouvez même pas lui dire de s’en retourner dans son
pays. Parce que le sien, c’est le même
que vous.
LE QUÉBEC! (Ceci pour la forme
du message, parce que je sais bien que le Québec c’est l’unité de tous. À mes
yeux en tous les cas.)
Comprendre l’autre, c’est se donner la bonne clé d’un avenir
partagé et unifié. Sourire à la différence c’est d’évoluer dans la simplicité
des genres. C’est ouvrir son âme et son esprit à cet avenir merveilleux où les
générations deviendront l’unité de
demain.
Oui il faut protéger sa langue, je ne remettrai jamais cela
en doute. La nôtre le français. Mais mépriser l’anglais c’est déposer soi-même
les bâtons dans les roues du futur. Mépriser les diversités culturelles, c’est
créer des sables mouvants où la radicalité tombera tête première pour s’autodétruire.
Ne pas vouloir être charmer par la magie des sons d’ailleurs c’est se flageller
le cœur à chaque pas d’enfants rois que sont les radicalistes aux murs fondant d’idées préconçues.
Défendons avec justesse notre langue. Défendons nos
particularités ….dans le respect des autres. Poétisez-vous. Sensibilisez-vous.
J’aimerais tant parler anglais. Je me sens si petite dans mon unilinguisme que
je n’ai aucun désir destructeur de l’identité de ces gens d’ailleurs. Le
respect ça vient de tous. Pas juste d’un côté de clôture.
Voilà ma prière de francophone sans vivre la phobie des
langues chantantes.
Une P’tite tendre qui sourit aux diversités.
C’est en pensant à ce billet que j’ai compris l’absurde dans un autre
billet écrit dans un faux journal. Ce billet parlait d’une boulangère qui tuait
un homme parce qu’il avait dit Pain au chocolat au lieu de Chocolatine. À ce
moment-là je croyais que c’était vrai.
Je n’avais pas saisis le message. L’absurde à son apogée. Créer un
monstre. Voilà ce que c’était. À trop vouloir dénoncer, on ne voit plus la
ligne à ne pas franchir. Ce français tué dans son propre pays simplement parce
qu’il n’avait pas dit le bon mot du côté de la France où il était. Lui venant
de l’autre.
Imaginez simplement que l’on vous tu juste parce que vous ne dite pas
le bon mot. Voilà la limite de l’absurde. La dérision au bout de la langue. Il n’avait
qu’à dire le bon mot.
Je crois que c'est délicat comme sujet...Souvent, si ce sont des immigrants nouveaux, le français est diificile d'accès aux immigrants venus de pays anglophones ou grecs peut-être, encore plus pour les Asiatiques; les langues latines, plus facile pour eux...Les anglophones d'ici, un peu paresseux, mais je ne crpois pas que ce soit la majorité...Je parle anglais et je réponds en anglais, par pur civisme, rien d'autre...Si c'est l'espagnol, je barragouine un peu...Les immigrants souvent connaissent d'autres langues que le français, donc, ça en fait beaucoup...Le pire, c'est qu'ils acceptent les jobs que l;es Québequois ne veulent pas faire, par simple nécessité de survie...Le monde change! Mais je comprends ton point de vue; je me permets désormais de te tutoyer...Lol! à plus!
RépondreEffacerOui c'est délicat comme sujet. Je ne veux pas blâmer la masse. C'est trop facile de leur jeter la pierre. Ce n'était qu'une impression sur ce point. Là où je suis 'choquée' c'est de faire un plat pour un mot... La civilité est justement d'être tolérant oui, mais surtout, d'apprécier les autres. Pas que son petit nombril narcissique.
RépondreEffacerEt pas de gêne pour le tutoiement.
Au plaisir.