jeudi 15 décembre 2011

Itinérance comme avoir(le poème)


Itinérance en avoir
Ils vivent près des bouches d'air chaud
Près des accès de métro
Emmitouflés dans leur maison cartonnée
Dormant sur un lit asphalté

Ils ont comme ennemi
Les citoyens chaudement endormis
Étant nos citoyens de l'ombre
Vivant dans les décombres

Leurs regards se noient dans le ciel
Priant dans le silence, l'irréel
Pour oser croire
Au léger brin d'espoir
Qui dort au fond de leur coeur
Aux effluves de malheur

Donnons-leur un sourire
Offrons-leur un avenir
Ils ne sont pas maudits
Ni des démons du midi
Juste des sans abris
À notre indifférente merci

Ils picolent, Oui.
Ils meurent aussi!
Souvent de froid
Sous des regards sans émoi
Sur des trottoirs  d'enfer
Aux effluves de misère
Puant de faim
Mourant de fin

Ils ont perdu leurs repères
Perdu leur univers
Dans la gloire des abuseurs
Dans la fourberie des profiteurs
Buvant le fond des nuits
Mourant dans le fond des puits

Offrons-leur un vrai regard
Donnons-leur de l'égard
Pas que de l'indifférence
Qui brule la souffrance
Oui ouvrons l'oreille et le coeur
Pour leur offrir du bonheur

L'itinérance, ce n'est pas un choix
C'est la fin de soi
L’itinérance, c’est le vide après le plein
C’est le début d’être moins que rien
L'itinérance, c'est mourir incognito
À l’embouchure d’une rame de métro

(C.Labrèche)

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