Dans mon enfance, le racisme était évident. Les remarques
coulaient comme si c’était normal de les formuler. Je parle de ma race, pour être encore plus
précise. Dans les années 70 et 80, dire d’un noir qu’il puait le mouton, d’un
italien qui sentait l’ail était récurant.
Que les noirs lavaient leurs vaisselles dans le bain et que les italiens
volaient la job de tout le monde.
Les blancs de mon espèce avaient la langue bien sale pour
oser dire de telles insanités sans s’arrêter à comprendre l’autre. Pour moi à cette époque c’était la norme, c’était
comme si il fallait être ainsi envers les autres.
Pourtant je n’étais pas ainsi. Je ne percevais pas les
autres ‘’races’’ pour parler comme on le disait à l’époque, je n’aimais pas le
mot nègre. Simplement parce que j’avais
lu ‘Racine’ et vu la série à l’époque et je crois que c’est cela qui m’a fait
prendre très tôt conscience de l’absurdité des blancs à vouloir mépriser les
autres.
Ho je ne dis pas que les autres n’étaient pas racistes.
Parce qu’il faut être objectif, tout le monde est raciste. Même celle ou celui
qui dit que non. C’est là en nous. On a
tous de temps à autre cette remarque muette qui dit, c’est surement parce qu’il
est noir, ou blanc, ou italien, ou arabe qu’il est ainsi. D’une forme avec un
brin de mépris que c’est du racisme. Parce que c’est causé dans notre esprit
par la race ou la couleur de l’autre.
Dans ce temps-là les maudites plaisanteries de mauvais goûts
pleuvaient sans remords. Comme les stupides plaisanteries sur les blondes de
nos jours. La majorité des gens se pâmait
comme des gamins devant une stupide
plaisanterie qui me désolait déjà. Quoique je l’avoue, j’en ai ris sur
quelques-unes que je ne dirai pas ici, parce que ce serait indécent et
irrespectueux. Dès que j’ai réalisé le côté méprisant et dénigrant de ces ‘jokes’
j’ai cessé dans rire. Que même j’ai fait sentir que pour moi ce ne l’était pas.
Que l’on était mieux de s’en abstenir devant ma personne.
Mais je l’avoue, voir des personnes de peaux noires quand j’étais
jeune c’était si rare, que je ne pouvais m’empêcher de les regarder avec
intensité. Cette démarcation de la couleur de peau était si impressionnante,
que j’étais vraiment impressionnée. Que cela
a fait que ma gêne naturelle, ma timidité me retenait d’aller vers eux. Surtout
que circulait et circule encore mais moins, mais toujours malheureusement, que
les noirs étaient des bons à rien, des fainéants et des bandits. Des bandits ?
Voilà de quoi à freiner un désir de s’approcher.
Ce que la peur de l’autre peut nous faire croire et dire.
Tout cela parce que dans les journaux quand on parlait d’eux c’était toujours
négatif. Et pourtant, je me souviens d’un acteur que je trouvais très beau…
Sydney Poitier… Le premier acteur Noir à être reconnu aux États-Unis. Parce qu’eux
leur racisme était maladif. Les noirs devaient céder leur place dans l’autobus
dès qu’un blanc entrait. Les abreuvoirs étaient distincts et j’en passe. Et
aujourd’hui ce pays à Barack Obama comme président.
La mire à cette époque était les Italiens. C’étaient eux les
plus salis. Aujourd’hui, ce sont les Arabes. Comme si ils portaient tous une
arme près à exploser. Tout ça parce que le 11 septembre 2001 des Arabes ont
fait un acte terroriste. Un acte odieux, affreux, que je me souviens encore
dans ma tête. Des jours à craindre le pire. Aucun avion n’a circulé dans le
ciel pendant des jours.
La peur était collée au ventre de tout le monde. Et notre
voisin, n’en menait pas large le pauvre. Un Arabe. Un gentil. Un homme comme
tout le monde. Il a vécu de durs instants. Une grande masse le percevait comme
une menace. Du jour au lendemain. Heureusement cela n’a pas tournée à l’extrême
pour lui. Haslam m’a parlé quelques fois de sa vie d’avant ici. Il n’est pas
attaché au Coran. Sa femme est une
québécoise et leur fille une gentille demoiselle. Combien de fois nous a-t-il
fait rire ? J’aurais vraiment aimé mieux connaître son vécu. Seulement, mon
conjoint est un conservateur notoire. Donc j’ai lâché prise à chercher à lui
faire voir autrement les autres. Quoique j’ai tout de même un peu réussis parce
qu’il appréciait beaucoup Haslam.
Si hier le racisme était clair, évident, aux couleurs des
termes crus et sans détour. Aujourd’hui il s’habille en se camouflant d’expressions
à faire croire le contraire. Il s’invente des termes et des lois pour
dissimuler sa véritable nature. Il trafique sa pensée en disant que c’est pour
le bien de l’humanité.
Comme si un Hijab
tuait du monde. Parce que bien sûr, ce bout de tissu est une offense au peuple
occidental. Ce peuple qui se dit ouvert d’esprit. Qu’il accepte la différence,
maquille son racisme par des écrits qui hurlent à la sécurité des gens. Ho ceci
est pour la fonction publique. Pour le moment. Il en manque peu pour qu’un jour
il soit totalement interdit. Parce que là, le niquab fait son arrivé, même si
ça me blesse dans mon état de femme, je n’ai pas à juger ce qui me fait peur. Donc,
avec le niqab qui ne laisse voir que les yeux, bien viendra vite cette loi qui
les interdira et du même fait le hijab.
Pour la sécurité je peux comprendre. Prendre l’avion
derrière un niqab est aisé de ne pas
être la personne que l’on dit. Sincèrement, n’importe qui peut se déguiser
ainsi pour passer la douane sans être musulmane. C’est un grand risque. Donc,
pour ne pas interdire le niqab il suffit que ce soit des femmes qui s’assurent
que derrière ce voile que ce soit bien la femme sur le passeport.
Le respect de l’être se fait dans toutes les diversités
culturelles religieux et autre. Seule le danger d’une chose peut en faire
tomber, mais non sans chercher à souiller l’être en se croyant tout permis. Au
nom de quoi ? De votre liberté, chers blancs et chères blanches ? De votre
propre regard sur les autres comme si seulement VOTRE vision était la bonne ?
Je devrais dire NOTRE,
vu que je suis blanche de naissance. Née dans mon Québec. Québécoise de
souche comme on dit ici. HO Quelle victoire! Mais souvent j’ai honte pour les
idées préconçues à saveur de préjugés déguisés en bons alois.
Moi je n’ai aucun mal pour respecter la volonté des femmes
musulmanes qui ne veulent pas être examinées par des hommes. Moi je n’ai jamais
aimé en génécologie me faire voir par un homme. Je l’ai fait parce que c’était
ainsi. On a brimé ce droit de la femme
par le féminisme. Comme si s’ouvrir l’entre cuisse devant un homme était être
libre. Alors que pour moi ça toujours été une offense, même si sur cinq
accouchements, un seul a été fait par une femme (et sincèrement, ça été le plus
bel accouchement). J’ai suivi comme un petit chien. Sans m’insurger. Alors oui
je trouve ces femmes courageuses de vouloir s’écrier d’un droit que les gens
méprisent au nom de quoi…? Que c’est leur mari qui leur impose ? Simplement parce
qu’elles on foi en leur religion ? Quelle absurdité. C’est plutôt la peur qui
vous fait sombrer dans l’irrespect de l’être. Parce que voir cette différence étoufferait l’être soi-disant libre? Si vous l’étiez
vraiment, vous ne seriez pas à vouloir brimer les autres par votre fichue laïcité
qui n’a comme motif que de rendre monochrome l’humanité.
Le plus amusant, c’est que je suis d’aucune religion malgré
que je crois en Dieu. Mais pas en Dieu qui fait peur. Qui méprise l’être
humain. Non! Je crois en ce Dieu qui a un regard sur le monde sans chercher à
détruire celui-ci. Il attend qu’il comprenne que c’est en s’unissant tous que
viendra la paix. Tant que cette ‘’humanité’’ voudra une suprématie en détruisant, dénigrant ceux
qui diffèrent d’eux, il ne se montrera à personne. Il restera dissimulé en
attendant ce moment avec grande patience. Et si l’humain se fait disparaître
par ces armes de guerre, bien il recommencera surement en peaufinant la nation
suivante qu’il créera.
Ça personne ne me dérogera de cette vision. La tour de Babel
est pour moi un signe. Il a séparé le monde pour lui faire comprendre une
chose. Trouver en soi ce qui pourrait rapprocher véritablement toutes races,
toutes nations, toutes couleurs, toutes religions en une unité totalitaire sans
guerre. Parce qu’aimer son prochain est de le respecter tel qu’il est. Dans sa
diversité entière. Même si ça fait peur à nos habitudes encrées en nous.
OUVREZ votre âme! Écoutez votre besoin de paix. Chaque être
humain a le droit à la vie qu’importe qui il est.
Tout cela pour exprimer mon expérience et ma vision du
racisme qui laisse toujours une trace en nous quoique l’on dise. Seulement, la
différence entre l’être véritablement et ne pas l’être, réside dans notre
attitude envers les autres.
Voire une peau noire, c’est beau, c’est différent. On ne
peut nier cette différence. Faire semblant qu’elle n’existe pas c’est se voiler
la face. C’est de démontrer un malaise que l’on tait. Mais l’accepter dans son
intégralité, c’est de s’accepter soi-même en tant que différence pour l’autre.
C’est l’âme qui importe.
Voir un voile autant hijab que niqab c’est aussi voir une
autre différence qui depuis un 11 septembre a dégénéré en folie furieuse. Et
pourtant, les terroristes ne sont pas que des Islamiques extrémistes. Une
grande majorité maintenant se réjouit de
cette vision parce qu’elle peut agir sans être plus facilement découverte.
Parce que l’Arabe est devenue la cible des extrémistes déguisés en cravate et
qu’elle s’aveugle à percevoir que souvent c’est sa propre nation qui est la
plus dangereuse, la plus fermée d’esprit.
Regardez en France pour les homosexuels. C’est une preuve
flagrante d’intolérance humanitaire. Heureusement ce ne sont pas tous les
français. Mais qu’elle image projette les autres. Que la France est
intolérante. Fermée à l’humain qui diffère de sa vision sectaire et
préjudiciable.
Sur ce Messieurs Dames je vous salue et à la prochaine
Cette P’tite tendre qui cette fois ne se sent pas une grosse
laide.
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