Je me targuais à me taire, de peur d’être mal aimée et
surtout, avoir le rejet de ceux que j’affectionne de tout mon être. Et
pourtant, malgré cette vigilance volontaire, je ne suis pas plus aimé que j’aurais
espéré.
Le reflet de moi, étant le néant du vide inventé par ma
déchéance mentale et physique.
Je me regardais dans le miroir et m’accusais de tous les
maux, pour éviter de voir une certaine vérité plus froide que le cœur de glace
des gens sans âme. Pas que je suis vide non. Loin de là. Je ne l’ai jamais été.
Seulement, à vouloir me taire pour ne
pas offenser, pour ne pas blesser, pour
ne pas perdre certains acquits illusoires, le dérisoire à prit forme dans le
néant de cette fausse attention.
À force de vouloir éviter à autrui les blessures de l’âme ou
fini par se maquiller outrageusement l’esprit de détours sans fin, de failles
sans source et de sources sans limite. Tant, qu’en bout de ligne, je m’étais
totalement perdue de moi-même. Jouant le jeu de la sérénité alors qu’en dedans
tout mourrait.
J’en voulais à tout le monde. Facile d’agir de la sorte
quand devant le miroir on ferme les yeux pour ne pas voir les tracées immondes
qui se camouflent sous les reflets des
rides au risque de voir la véritable nature de notre être.
La lâcheté.
Pas la paresse. Il y a une nuance entre les deux. La lâcheté
c’est d’ignorer les signaux pour agir en camouflant le tout par des excuses
bidons qui dissimulent allègrement la véritable raison et nature. Alors que la
paresse, c’est d’être conscient de ne vouloir rien faire parce que c’est ainsi
que nous désirons être.
Toutefois, cette fausse nature n’est pas moi. À chaque coup
bas j’ai su relever les manches pour foncer et qu’importait alors ce que les
autres en pensaient. Quand j’ai quitté le père de mes plus vieux parce qu’il
découchait tout le temps et que l’un de ces soirs-là pour un non de ma part il
avait sorti sa violence comme réaction à ce refus de ma part. J’ai agis. Sans hésiter. Sans regret.
Cette fois-là j’avais compris que j’agissais pour le bien de
mes enfants. Certes, je n’ai pas
toujours eu la clairvoyance d’agir en ce sens, sauf, que parfois, pour sauver
sa propre peau, il y a aussi de ces agissements qu’on se doit de faire pour ne
pas se retrouver dans la chronique des funérailles et faire la manchette des
suicides non évités.
Il y a d’autres fois comme ça, que je ne citerai pas. Ce serait inutile. Cependant, dernièrement j’ai
fait ce même constat. Qu’après avoir agis encore une fois pour le bien de mes
enfants, que là je DEVAIS me faire du bien à moi ou sinon, je ferais un acte
non meurtrier ou suicidaire, mais qui affligerait bien des gens.
Disparaître de la vie de tout le monde sans laisser d’adresse.
Encore une fois ce miroir devant lequel je fermais encore
mes yeux, de peur de voir cette fichue vérité, j’ai osé me détailler de la tête
au pied. Non, je n’ai pas un corps de rêve. Il a du vécu ce corps. Il a eu 7
grossesses, 5 donc je suis fière et qu’importe ce que les autres peuvent en
penser. Je les aime TOUS. Qu’importe leur attitude, leur état de vie, ils sont
ma chair et je sais que jusqu’à la mort je les aimerai.
Vous me direz que dans ce décompte il en manque deux. Et c’est
vrai. Après ma troisième, ma grande de 28ans aujourd’hui, j’aurais un autre
enfant de deux ans son cadet. Mais dans la vie que je menais à cette époque,
court instant mais suffisamment pour tomber enceinte, je me suis faite avortée.
Qu’en déplaise à pro-vie. C’était ma vie, mon problème, ma cause, pas la vôtre.
Et croyez-moi je l’ai chèrement payé. Le
dernier lui, ce fut une fausse-couche. Dans mon cas ce ne fut pas un drame.
Tout cela pour dire, que devant ce fameux miroir, j’ai enfin
découvert qu’au-delà de la laideur physique que j’aime bien me décrire, pour me
voir plus noir que je ne le suis, j’ai décidé d’apprécier les autres traits que
je ne voulais pas voir avant à cause d’une fichue culpabilité qui me rongeait l’intestin
du cœur et la foi en soi.
Dans mon regard qui m’appartenait, je percevais une mauvaise
femme parce qu’elle ne dérangeait pas ses grands enfants. Parce qu’elle ne sait
pas comment prendre l’un d’eux pour lui faire comprendre que son attitude la
blesse dans son amour de mère mais qu’elle a réussis à accepter qu’il agisse
comme il le faisait, parce que c’était SA décision. Même si elle ne comprend
pas encore son comportement alors que lui-même à commit des erreurs qui lui ont
valu un retrait de ma part. Peut-être en fait est-ce ça le vrai problème? Pourquoi l’avoir mis à l’écart lui et pas l’autre
?
C’est que les raisons sont bien différentes. Et ça, quand on
ne veut pas le voir, on ne peut rien y faire. C’est à chacun de voir dans son
miroir et d’admettre ses propres erreurs au lieu d’en vouloir aux autres pour
ce qui se passe.
Ma paix de ce côté est faite. La dernière fois que j’ai
tendu la main, elle a été refusée. Pour X raison. Moi, à partir de ce jour, je
me suis dit, que je ne perdrais pas le reste de ma vie à culpabiliser et à
pleurer. Idem pour le reste.
Alors, depuis que j’ouvre les yeux sur moi-même et que je
perçois au-delà du regard fermé, je vois
une femme qui a le droit de vivre et qui a le potentiel d’écouter ses passions.
Qu’elle n’a plus à attendre l’approbation de qui que ce soit. Qu’à cinquante
ans j’ai le droit d’agir comme il me
plait et que je ne rendrai personne coupable de mes choix. Si ça ne fonctionne
pas, bien on se recule avec le sourire en disant, désolée, mais j’ai à faire.
Chacun a le pouvoir d’agir dans le bon sens de ce qui lui
convient et non de toujours agir en fonction des autres. Parce que les autres,
dans le fond, n’ont rien à faire de vous si vous, vous vous foutez de
vous-mêmes.
Le miroir que vous projetez, est celui du mépris envers
vous. Du rejet, du dénigrement. Rien pour attirer les autres vers vous. Alors
que si vous agissez avec le respect envers votre personne, forcément vous attirerez
ce que vous espérez alors que votre attitude le repoussait.
Osez être qui vous êtes véritablement.
Arrêtez de dépendre de ceux qui ne veulent pas forcément de
vous.
Arrêtez aussi d’attendre de ceux que vous aimez et qui vous
aime, qui vous lance la gloire avec emphase. La discrétion est aussi une marque
d’amour. Ne le faites-vous pas, vous-mêmes ?
Admirez-vous dans ce miroir aux illusions. Et regardez
franchement l’être réel que vous êtes avec toutes ces magnifiques facettes qui
mérite d’être appréciées. Ne dites plus, que vous n’avez rien de spécial. Parce
que vous êtes un être unique qui a tous les mérites comme tous et chacun.
Je vous laisse maintenant. Je crois que j’en ai assez dit
pour éclairer la voie de mon cheminement intérieur. Que je réalise vraiment que
je suis en phase réelle de changement intérieur et que mes attitudes passées,
ne seront plus des obstacles insurmontables parce que je me sens dorénavant
assez forte et fière pour continuer sur ce chemin qui voici quelques temps me
semblait impossible à y faire les premiers pas.
Tout changement est comme arrêter de fumer. Arrêter quelque
chose qui vous ait difficile d’accomplir, mais qu’à force de persévérance, vous
avez entamé les premiers pas et qu’à long terme le parcours devient de plus en
plus clair et aisé. Non sans difficulté,
mais que vous saurez revenir sur la voie.
Ne fermez plus les yeux en vous regardant dans le miroir.
ADMIREZ-VOUS vous en valez la peine.
Une Grosse Belle qui vous dit à la prochaine
(*) Mot inventée déjà utilisée dans ce blog.
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