Lettre à Maman
Je voulais parler d’un sujet particulier. Et celui-ci en
sera tout un. Suite à un appel, je change la voie à prendre. Je ne tournerai
donc pas vers la droite pour poursuivre mon parcours. Je resterai là encore
quelque temps, parce qu’il me faut dévoiler une peur encore plus terrible que
ma propre peur.
Maman, je te serre très fort sur mon cœur. Tes paroles
tantôt on soulevées ce qui souvent on évite de trop réfléchir pour ne pas s’arrêter
sur certaines vérités. Et là, je réalise, que prête ou pas prête, je te laisser
aller sans crier que c’était injuste.
C’est ta vie qui l’a été. Ton parcours de vie, je sais que
moi je n’aurais pu le vivre. De ta naissance à maintenant, tu as soufferts plus
qu’il en fallait. Et ta fin de vie, te procures même pas le mérite d’être
saine.
En septembre dernier tu as failli y passé. Tu nous avais
tous fait peur. Terriblement. C’était surement
pour nous mettre à l’évidence. Que ta santé était au bord du
précipice. Le voyage certes ne s’était
pas produit, pas cette fois-là, mais....
Et tu es revenue à la maison. Tu as repris du mieux. Tous les espoirs étaient
permis. Tu ne marchais plus et tu te remettais debout. À faire des pas comme
une revenante.
C’était trop beau pour être vrai.
Mais pour qui en vérité ? Nous ça nous faisait du bien. On
se disait que le pire était derrière. Mais toi… TOI maman? Ce n’était tellement
pas ce que tu espérais au moins de ta fin de parcours.
J’ai tellement visualisé ta vie. Te voir toi, affublée à un
fauteuil le restant de tes jours. Toi la battante, la forte, celle qui fonce
dans toutes les portes. Je ne tiens pas de toi de ce côté-là c’est vrai. Ho, ça
m’arrive oui, mais ça m’en prend beaucoup pour mordre. Toi tu mords aisément
dès que ça ne fait pas ton affaire. Tu n’as pas eu le choix dans ta vie. C’était
ça ou sombrer. Quand tes parents ne veulent pas de toi. Quand tu sors de
couvent et que tu tombes enceinte sans savoir comment ça se passait et que le
mon oncle te jette dehors pour le mauvais exemple, bien il a fallu que tu
réagisses. La tigresse est née. Tu l’as toujours été depuis.
Je l’ai toujours su que tu m’aimais. Sinon tu aurais agis en
fonction de ne pas vivre la misère que tu as vécue dans une époque où une fille
enceinte était une catin. Toi, qui sortais du couvent. Toi qui n’avais que
connu un seul homme, mon père biologique. Tu m’as gardé. En plus que tu as
failli de me perdre. Bébé prématuré de deux mois. À l’époque, on ne donnait pas
d’espoir. Pour ensuite connaître celui qui est devenu mon père depuis 44ans.
Je passerai quelques moments
qui n’ont pas à être déballés. La vie étant ce qu’elle est. Mais là. Tu
es au bout de ta route. Ton appel est clair. Tu souffres comme avant que tu rentres à l’hôpital. Les
progrès sont en descentes. Voire, ils n’existent plus. Tu as surement essayé
pour nous faire plaisir.
Et comme je ne suis pas en bonne santé non plus, t’aider
physiquement est… impossible. Ça me perturbe. Parce que j’aurais voulu être
près de toi. Comme tu le mérites. Qu’en plus, tu vis un peu loin. Ça remet toute la peur de te perdre dans mon cœur.
Un véritable tourbillon d’émotions.
Qui se déchaînent et se retiennent. Comme un interdit. Une
pudeur. Ne pas être égoïste. Ne pas penser à moi. Et c’est ce que je fais.
Je n’ai pas envie que tu partes Maman. Seulement, je sais
bien que je ne te dirai jamais, ne pars pas. Que j’ai encore besoin de toi-même
si ce n’est plus comme avant. À cinquante ans, je suis grande hein! Pourtant,
on demeure toujours les enfants de nos parents. J’accepterai ce départ. Parce que oui, je sais
qu’ensuite, tu auras fini de souffrir comme tu souffres en ce moment.
Je ne sais pas quand tu vas partir. Je le sais très bien que
ça me fera mal. Comme à papa. Qui fait tout ce qu’il peut pour t’aider. Lui qui
a appris à faire la manger… Ce qu’avant tu ne voulais jamais lui laisser faire.
Surement que c’était ça, la raison du pourquoi que tu n’étais pas encore
partie. Parce qu’il devait apprendre à….se fier à lui-même.
J’irai surement te voir quand même. Parce que si tu partais,
je me sentirai lâche toute ma vie de ne pas avoir écouté mon envie d’aller te
serrer dans mes bras. Je n’irai pas longtemps mais j’irai. Je ne peux pas ne
pas y aller. Et là, si je le pouvais, Je partirais sur le champ. Je ne conduits
pas et tu restes loin.
Je veux tellement te serrer dans mes bras maman.
Maman, je t’aime. Laisses moi au moins te voir une dernière
fois. Attends-moi. Juste une autre fois.
JE T’AIME Maman! Ma Kanelle en sucre.
Je le dis à tout le monde. Écoutez votre cœur pendant qu’il
est encore temps.
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