En équilibre au cœur de la voie, la perche bien tendue, je
frise le ridicule à vouloir m’ouvrir le corps où le poids d’inutilité allège
les apparences.
La précarité invisible de la souffrance demeure un vide
intouchable simplement parce que personne ne regarde vraiment. La perche je te
la tends, tu me souris et tu poursuis ton chemin tel l’innocent qui ne constate
pas l’Absurde de la situation.
Tu ne vois pas. Tu ne comprends pas. Tu souris et tu passes
ton chemin. Comme le précédent et comme le suivant. Jusqu’à fumante mes restes
nauséabonds qui fera jaillir le ridicule
de l’histoire qui ne pourra plus être reconstruite.
Sur cette voie je te fais la danse muette de l’appel à l’aide. On ne marche pas
au cœur de la route sans raison palpable. La perche est le symbole de te dire,
prends la pour me venir en aide avant que l’avenir me transforme en une
véritable nullité.
Mais tu ne vois rien.
Tu ne veux rien voir.
L’humain a toujours voulu ignorer les moindres petits
signaux pour ne pas avoir à s’interroger sur les actes à poser. J’en suis.
Peut-être pour cela que mon tour passe. Que l’innocence ne perçoit pas. Ne sent
pas l’absurde de la situation, passe ainsi son chemin abandonnant tout sourire
l’autre qui se meurt sur cette voie où chaque pas devient la conviction que
bientôt ce sera la fin.
Car la faim dévorante gruge chaque parcelle de bon sens dans
l’être souffrant.
Son sourire grelotte… Mais on ne le voit pas.
Son regard fuit la conscience pour ne pas dévoiler la
cruauté de l’appétit.
L’âme se ferme pour ne plus hurler inutilement. Elle l’a
assez fait. Elle est épuisée.
Cette précarité était assez claire. La perche tout autant.
Pourquoi TOI ne vois-tu pas ? Pourquoi personne ne voit rien
? Ne SENT rien.
À défaut du regard, ton intuition, ton instinct tu les as
ignorés.
Ne t’inquiète pas. Aucune culpabilité ne sera dans ton
calepin de vie. Ta bulle te protègera de toute anomalie de conscience. Tu auras
une petite pensée pour moi et ton chemin tu le poursuivras comme le grain de poussière que j’aurai été
le laps de temps que tu m’auras connue.
Tu vois là-bas la
courbe ? C’est vers là que je m’en vais.
Quand j’y serai, même quelque peu avant, je risquerai davantage. Parce que de l’autre
côté on ne me verra pas. Je frôlerai l’extrémiste de l’absolu. Elle me
caressera la joue avant de m’envoler vers le néant angélique d’une fin assurée
où la faim, enfin, ne sera plus.
Libérée je serai.
La petite grosse assoiffée de tendresse.
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