mercredi 14 décembre 2011

À défaut de...


Au cœur immolé de la fin d’une froidure automnale flotte la tristesse du temps gris qui sévit dans la ville en attente de la blanche beauté de l’hivernale saison.
Notre nez collé à la fenêtre froide on sent en nous la fébrilité de ce feu qui brûle devant les larmes glacées qu’abandonne le ciel à défaut de ces voltiges féériques des cristaux légers au goût d’hiver.

Nous sommes Mercredi, le 14 décembre, à 10 jours de la veille de Noël. Ce n’est pas que nous aimions forcément nous courbaturer l’échine et ni s’arracher la tuque quand le banc d’accumulation de l’aide municipale s’ajoute à se déblayement traditionnelle d’un épais tapis de blanc qui s’alourdi. Mais un Noël sans cette couverture duveteuse, c’est comme un anniversaire sans chandelles.
Pas nécessaire, mais combien magique dans son ensemble.
Et un hiver sans lui, les enfants s’ennuient à profusion. Comptant les heures, les jours sur leur calendrier fictif,  tournant en rond dans cette grisaille sans couleur.
La patience se perd par l’amplitude de l’exaspération de tous dans l’espoir que Noël, ne sera pas sur ce fade tapis gris aux reflets de glaces dangereusement noires et aux nids de poules qui se surnombre à défaut de cette protection qui amoindrie les soubresauts.
À défaut de la blancheur immaculée qui tapisse le sol aux heures d’un véritable hiver d’un nord digne de ce nom on se prélasse à l’imaginer encore plus belle que dans nos enfantins souvenirs.
Je regarde comme tous, cette froide tristesse, de mon regard qui soupire de nostalgie. Pataugeant d’impatience à cette envergure qui s’accroit au fil du tricot météorologique, soulevant les épaules d’un débonnaire abattement.
 Soupirant alors une autre fois avant de reprendre courage pour croire comme les enfants que les flocons arriverons bientôt en laissant leurs traces sur une joue enfantine, un autre sur une épaule au manteau féminin, ou bien encore, sur une tignasse et aussi sur une mitaine tendue vers le ciel s’apprêtant à le recevoir pour le goûter avant qu’il ne disparaisse en liquide incolore.
Offrant le plus adorable des plaisirs tant espéré.
Celui de la redécouverte des plaisirs hivernaux.
Je prierai dans mon cœur que cette fête de Jésus et de Noël nage en pleine effervescence à l’image bucolique d’un blanc Noël que nous nous souviendront aussi longtemps que nous le permettra la vie.
Je désire ardemment que la tristesse s’envole, que la joie brille dans tous les regards. Que le plaisir de vivre ce moment d’extase enfantine s’anime dans toutes les âmes qui savent aimer cette beauté blanche.
Je vais aller laisser dormir cette amorphe lassitude. La camouflant sous les couvertures tièdes pour les réchauffer de mes rêves. Allumant au cœur même de cette froidure, la luminosité de ce blanc intense.
Oui, je vais aller me fondre dans le décor de mes espérances, à défaut de partager dans la réalité la beauté immaculée des abondants flocons. Qui dansent dans l’air refroidie du temps magique de mon imagination bouillonnante de flocons aux multiples facettes.
Oui, à défaut de la voir se matérialiser, je vais la rêver.
Je vais saupoudrer dans les âmes en attentes le sel fertile des songes floconneux tout en priant fortement que cette tristesse glacée qui tombe nous glaçant d’humidité s’évapore au profit du lourd tapis blanc encore vierge de traces de toutes formes rêveusement imaginables.
La vieille grosse laide qui rêve à un Noël blanc.

C’est ainsi que mon regard se ferme, souriant tendrement à l’image proposée de l’idée émerveillée pour m’endormir doucement sous la chaleur tempérée de mon lit bien réconfortant, effaçant l’infâme et cruelle réalité grise d’une neige qui tarde à nous éblouir de sa luminance beauté.
Krikri Ma Puce
(C.Labrèche)

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