mardi 13 décembre 2011

La course pour le meilleur


Plus tôt dans ce récit du calcul mental de mes points sensibles,  je parlais de la performance comme mal profond de notre société moderne qui n'a que ça comme critère pour employer une personne.
Plus tu en fais et que tu réponds aux exigences, plus tu auras de possibilités d'être accepté. Logique! Allez-vous me dire. Mais…  à quel détriment ?
Là je ne parle pas de connaissance, comme être bilingue dans un univers où deux langues, voire trois pour ne pas dire trilingue ou polyglotte se chevauchent et sont une nécessité autant chez l'anglophone de souche que le francophone pour répondre aux gens qui font affaires avec le lieu où vous postulez et des services internationales.

Non! Là je parle de la folie incisive qui se démarque dans les comportements, en insistant sans relâche sur les compétences et la vitesse de renvois d'une exigence qui  n'est pas pour dans quelques jours, mais pour  hier. Sans aucun délai, sinon… La porte!
Dehors. Sans autre façon.
Tel un dossier que l'on vous exige, sans douceur,  dans une voix qui ne demande aucun refus et d'une intense nervosité vous proclamant que cela doit être au plus tôt et au diable la somme du travail que cela vous prendra, au diable la fatigue et au diable tout le reste, même si c'était un concert chèrement payé, parce que le PATRON vous l'exige illico sans dommage et sans répit.
Parce que cela fait parti de votre soi disant contrat.
Ainsi, de plus en plus de personnes ressentent le stress devant le travail à accomplir.
À savoir s'ils seraient à la hauteur, s'ils ne perdraient pas leur travail pour arriver quelque peu en retard à l’échéancier exigé ou de ne pas répondre correctement à des  informations mal interprétées.
Ce qui causerait une faute qui maintenant n'est plus comme un manque d'expérience qui s'acquière avec le temps mais qui est un absolu malgré vos débuts dans un univers ou la folie que TOUT soit parfait à l'urgence de chaque instant qui devient un merdier incontournable.
Ce qui cause des maux chez un grand nombre de personnes plus sensibles que d’autres aux comportements robotiques que conviviaux. Comme si notre ère était dépourvu de compréhension et de patience parce que partout c'est pareil. Parce que la course au meilleur est en instante ébullition que l'on ne peut plus se permettre de perdre notre chance pour devenir inférieur à l'exigence attendue.
Sauf que cela cause des problèmes de santé de plus en plus perceptibles et graves. Névroses, inquiétudes extrêmes, dépressions, crises d'angoisses, et je ne fais que nommer ceux-ci, en omettant pas toutefois les problèmes vasculaires.
On presse le citron trop fort à mon sens. Exigent trop des individus aux risques de rendre cette société plus malade qu'avant. Engendrant des frais médicaux de plus en plus élevés.
La roue tourne et tourne, si vite, que bientôt, faire le chemin inverse sera surement un leurre. Une notion qui sera un moment opportun de raté.
Exiger le mieux dans tous les domaines, et plus que le mieux, bien on engendre une société névrotique qui risque de s'écrouler avant même d'être classé de vieux. Juste parce que la machine, la patate, à lâché parce qu'elle, elle s'en fout des prés requis du cerveau pragmatique de l'humain sans coeur qui ne pense qu'à son profit.
Ce n'est pas pour rien que nombreuses personnes se retrouvent à la maison, agonisant de leurs pouvoirs déchus, se déclarant bon à rien par une société trop peu à l'écoute du besoin de ceux qui répondent à l'appel.
Vient alors des court-circuités en marge de la performance et qui dans son coin, s'amoindrissent davantage, pensant au suicide pour en finir de cette sensation déshonorante  d'être un bon à rien.
Et pourtant, même le directeur exigent ne pourra pas retenir le fléau de l'attraper entre ses griffes. Lui aussi un jour, il paiera l’énorme facture, d’un déficit d’humains pour faire un travail d’importance capital, mais que là, plus personne ne pourra répondre à l’appel.
Qu’adviendra-t-il alors des malades ? Des docteurs aux soins intensifs, ça fait plus que peur.
C’est terrifiant.
Maladie sur maladie qui se déclare l'une à la suite de l'autre. Devenant quasi impotent parce que devant ceux qui courent, qui grimpent plus vite qu'il ne le faudrait l'échelle froide de la performance maladive, se croiront inférieur.
Alors qu'en vérité, ce n'est que le corps qui n'en puis plus. Et pire, c'est le mental qui décroche.
Qui demande grâce.
Qui demande du répit dans cette folie meurtrière d'âme à devenir une machine sans besoin.
Sincèrement, c'est une bonne chose quand le corps s'écroule. Quand l'âme s'affaisse. Parce que ce n'est que là, dans la surcharge de l’exigence de notre vie excessive, que nous réalisons qu'enfin de compte, on avait perdu le plaisir de respirer profondément sa vie et que nous avions perdu la joie de la vivre  pleinement, comme ceux qui ont l'air d'être paresseux et qui savent prendre le temps, de vivre tout simplement.
Pourquoi désirer davantage quand l'être en demande pas autant ? Pourquoi brimer notre santé physique et mentale, quand le plus simple est de savoir juste apprécier prendre le temps et de vivre plus sainement ?
Après tout, la simplicité volontaire c'est simplement apprendre à mieux vivre avec moins ou mieux que cela. Sans posséder à tout prix tous ce qui est de dernier cri. Mais assumer ces vieilleries et les apprécier parce qu'après tout, cela démontre que vous ne faites pas partis de ceux qui surconsomment juste pour paraitre à la mode et qui ne tombe pas en ruine pour acquit de possession.
Bref, quand la société comprendra que le mieux être n'est pas vers la course à la performance qui exige plus que l'être peut faire, bien surement que là, nous découvrirons le juste potentiel de notre soi et que nous pourrons alors,  comme jadis, apprécier l'équilibre de notre vie et de nos acquis, sans que cela soit le dernier modèle de tous articles vendus en magasin.
La vieille grosse laide qui prend ça relaxe

J'aime bien mon vieux divan. Même un peu éraflé. Il me laisse vivre à ma convenance, sans peur de le voir salir ou pire brimer d'un trou qui occasionnera une rage sans fondement. Ou encore, regarder encore la télévision dans un vieil appareil. Juste parce qu'il fonctionne encore. Malgré l'envie de posséder un téléviseur à écran plat.
Mais cela coûte tellement cher. En plus de cela, il faut ajouter tous les excédants qui viennent avec ce nouvel appareil. Alors, on sourit, et on se dit, pas grave, c'est la vie. Je suis tout de même heureuse d’être dans mon pays qui se saigne à blanc au lieu du rouge qui rigole sur la face du monde.
Krikri Ma Puce
(C.Labrèche)

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