lundi 23 janvier 2012

Entre deux maux


Je me sens à plat ce matin.
Il est très tôt et je me sens le vague à l'âme et la torture dans le coeur.
Je suis exténuée de me jouer la comédie de la solide créature gardant stoïquement la tête hors de l'eau alors que je sens l'horrible bouillie aux bords de mes lèvres et  sur le point de m'étouffer et de m’engloutir sans remord.
Effleurant mes narines de sa cruauté mortelle. Me faisant miroiter la mort qui me guette, m’attend et se délecte de mon supplice.
Quelle odieuse meurtrière cette mort froide!

Pourtant, encore une fois, je sens l'ire de la rébellion être présente dans mon sang. Cette ire qui me donne une part d'énergie pour ne pas abdiquer. Et quand je lis un article sur un pauvre jeune adolescent qui tente de survivre avec un coeur artificiel, c'est peu dire le combat qui se propage dans mes veines.
La force de la volonté qui secoue l’abnégation pour lui insuffler du courage avec un grand C.
C'est là que je sens la guerre se déclarer dans la profondeur de la vie qui s'obstine à garder le filet de souffle qui veut demeurer présent pour croire encore que le miracle peut se produire.
Non, désolée, c’est vrai, pas miracle, parce qu'après tout, la solution est explicable, ce n'est que par la volonté des gens si ce jeune adolescent, Vincent Lambert, peut recevoir un vrai coeur compatible à son cœur malade et son sang O.
Tandis que moi, il n'y a pas de volonté, Si ce n'est que de parvenir à ne plus avoir ce stupide brin d'espoir qui lui, me gâche l'âme. Parce que je suis consciente que c'est ce brin d'espoir qui me garde dans cet était d'esprit.
Par ce manque qui est mien, telle une droguée. Par ce manque qui m’interpelle encore malgré les années écoulées.
Mais pour Vincent Lambert, à l'hôpital général pour enfant, soyons à l'écoute de sa demande. De son espoir, de sa survie. Il peut être déjà mort à l'heure qu'il est. Son coeur artificiel peut lui être fatal en tout instant.
Il est là que pour lui donner un petit fil d'espoir de survie.
Ce n'est pas une vie pour ce jeune ado, qui rêve d'être sur patin, de posséder l'énergie de ceux de son âge. Lui c'est un vrai rêve qu'il a au coeur et à l'espoir. Signez votre carte de dons d'organes. Même si cela semble difficile.
En ce qui me concerne, mon espoir caché, c'est de réussir à vivre sans avoir besoin de ce manque. De ne plus croire que l'impossible peut arriver. Parce que même si, ce rêve était devant moi, je sais que pour mon bien, ce serait de le refuser. Telle la droguée de tendresse que je suis, je sais pertinemment que le porteur en question est plus néfaste qu'une drogue dure.
Il est ma perte. Parce qu'il n'est pas pour moi.
Comme le coeur mécanique de Vincent  qui n'est pas le meilleur pour lui, mais qui le garde pour l'instant, hors de la noyade.
Je lui dis courage à ce petit bout d'homme. Et je luis souhaite avant le dernier souffle d'avoir ce coeur d'une personne qui ne serait plus malgré ce coeur qui bat encore un peu et de l'offrir à Vincent et qu'il ait l'opportunité de devenir un garçon de son âge et non pas ce vieillard à l'apparence d'un ado sur le point de rendre l'âme.
Une vieille grosse laide touchée au coeur.

C'est dans ces lectures que je puisse la force de continuer et de croire que l'avenir est autrement de ce que nous pouvons en percevoir à la seconde même. Parce que nous ne savons pas de quoi demain peut être fait. Ainsi, je m'efforce de croire que le meilleur est en bout de ligne et qu'il faut juste garder confiance. On ne sait jamais, la paix et l'espoir vrais peuvent être au rendez-vous et tout chambouler alors que l'on ne s'y attendait plus.
Sinon, à quoi bon s'accrocher si on ne garde pas confiance et espoir ?

Krikri Ma Puce
C.Labrèche

Aucun commentaire:

Publier un commentaire

Remarque : Seuls les membres de ce blogue sont autorisés à publier des commentaires.