samedi 30 mars 2013

My dream


Il est fou mon rêve.

Il démesure la réalité. Il défoule mon inertie. Mon état de démolition interne.

Il doit faire surement l’équilibre entre la fin d’une foi et la folie d’y croire.

Je l’ai toujours eu à la surface des vagues ce rêve. Mauvaise surfeuse par contre, il coule à chaque tentative de volonté positive. On dirait que je n’arrive pas à le tenir assez fort pour foncer les barrages neurotiques, qui se ferment  en dedans par-dessus ma médiocrité mentale.

Oui. Oui! Je sais,  neurotique n’est pas un mot. Mais il se mari très bien dans mon esprit pour exprimer les neurones bloqués dans ma tête par une porte imaginaire aussi solide qu’une porte de fer bien réelle. Je n’arrive pas à la démolir. Elle me gruge les synapses. Me gruge la gélatine nerveuse de la disparition de la foi en mes capacités.

Pourtant j’y reviens toujours. Comme ces derniers temps. Je déborde d’imagination. De volonté joyeuse à réagir au lieu de me plaindre. Encore un sursaut d’énergie de ne pas m’effondrer. C’est merveilleux n’est-ce pas ?

Ce qui me désole, et c’est ça qui me fait retomber,  c’est que tout ça n’intéresse personne. On s’en fout de la fragilité de l’être. Des rêves d’une personne qui nous est rien. Ça intéresse même pas ceux que j’aime, alors les étrangers, c’est facile à comprendre. Ma formule ne rejoint presque personne. Je nage dans les eaux troubles en solitaire. J’exprime, j’hurle en mots, je pleure en écrits, et ça ne touche presque personne.

Alors comment pouvoir croire en son rêve qui date depuis si longtemps dans une âme sensible qui se referme constamment pour ne pas ressentir le manque cruel et vivre l’indifférence ? Qu’on devient indifférent. On baisse les bras. On ne croit plus. On devient… Carapace. N’est-ce pas maman ?

On se tait pour ne pas déranger. On se ferme pour garder l’équilibre de notre précarité. On ne peut pas tout faire s’écrouler. Si le rêve disparait, la réalité faut qu’elle tienne. Il ne faut pas qu’elle s’écroule, sinon, il ne restera plus rien. Même plus de miroir pour avoir honte d’avoir abandonné.  Même plus de faux sourire pour tenir en surface la stabilité d’espoir branlant qui menace de s’écrouler par la vieillesse qui rigole de nous.

Je voudrais tellement pourtant. Vous n’avez pas idée.  C’est même ma plus grande passion avant la photographie.  Ça s’uni très bien ensemble. L’immortalité sur image et l’immortalité par les mots.

Si je devenais aveugle, j’aurais un clavier en braille. Pas que je ne pourrais pas me passer d’ordinateur. Me passer d’écrire par contre, j’en mourrais. Pas ne plus prendre la beauté du monde en image. Ça me ferait de la peine, mais je ferais avec. Pas écrire. C’est ma vie écrire. C’est mon moyen absolu de décrasser mes neurones de ma saleté de médiocre  avancée.

Avec  l’écriture je parviens à me sourire et me croire bonne. Je parviens à me dire, qu’un jour mon rêve se réalisera. Même  si toujours au fond de moi, je sais que jamais je ne réaliserai ce rêve.

Publier pour vrai. Tenir un vrai livre entre mes mains écrit par moi.  Mais non, je sais que JAMAIS cela ne sera. À cinquante ans, malade, c’est de se tuer soi-même en se jetant devant les rails de l’impossible. Simplement parce que je suis dépassée. Le train est déjà loin pour moi.

My dream is dead.

La P'tite Tendre ou la Grosse Laide...

4 commentaires:

  1. Je comprends tellement; ça déjà été mon rêve, ou plus exactement le rêve de ma soeur; elle dit que je gaspille mon talent...C'est son opinion, pas la mienne...Écrire tout, sans se censurer, demeure pour moi un grand plaisir, que je ne peux partager qu'avec une seule âme, mais combien précieuse...S'il n'y a pas de partage, c'est plus ardu...Par contre, se dire que tous nos écrits valent la peine, puisqu'ils nous conduiront peut-être vers un livre, numérique s'il le faut...J'ai lu quelque part que le but n'est pas important,que seul le chemin pour y arriver compte...Je me dis qu'en attendant les idées, ne serait-ce que d'une nouvelle, je me pratique dans l'écriture puisqu'elle m'est indispensable...Moi aussi j'ai pensé apprendre le braille bien avant que je devienne aveugle, car c'est par le toucher que le cerveau VOIT...Adapter nos rêves selon nos possibilités, n'est-ce pas aussi gratifiant?
    Je ne démissionne pas puisqu'il est dit que souvent un premier livre, c'est pas très bon...
    Se livrer corps et âme par écrit, demande beaucoup de courage et aussi, une force qui opprime parfois...Si je mets toute mon énergie à laisser un témoignage de mon passage sur terre, ne serait-ce que pour me enfants et petits-enfants, ce serait déjà un exploit...De nombreux artistes vivent dans l'ombre, et, je crois que si c'est leur karma d'être reconnus, ce n'est pas toujours l'année même où ils ont publié, parfois 10 bonnes années après...C'est aussi le lot des avant-gardistes, de vivre seuls leurs questionnements...Plonger dans l'inconnu, demeure la plus fastidieuse des tâches; seul sur notre page blanche...Persévérance et patience, sont des vertus difficiles à maîtriser...Il faut faire les choses par pur plaisir apparemment...
    Je nous souhaite beaucoup de discipline à travers le plaisir! à bientôt...

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  2. Contrairement à vous, je n'écris pas "pour" les autres... mais parce que je "ressens" cette nécessité, elle m'est vitale...

    Ecrire est une sorte d'aveu de mon impuissance, de mes fragilités, de tout ce qui fait que je "suis moi", de tout ce qui m'a construite, fait sourire ou pleurer, et non... je n'ai pas le moindre désir d'être publiée...

    Lecteurs ainsi parcourant vos dires, vos mots, donc vos propres démons, vos images, vos voyages, vos réflexions intimes, violeraient alors mon âme, et tout ce que je porte au dedans de mon corps, de mon coeur...

    Je désire garder le choix qui est le mien... égoïste, j'en conviens, mais avant tout le mien... de ne pas délivrer ainsi mes mots juste pour quelques sous en poche de plus ou être "reconnue" comme être vivant..

    Je me fiche de ceci... je n'ai envie d'être "reconnue"... juste de rester moi, tout simplement...

    Corine

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  3. Je ne n'écris pas pour les autres. J'écris pour moi. J'ai besoin d'écrire. Ça m'est vital. Viscéral. Les mots me sont liberté. Sans eux je ne serais déjà morte depuis bien longtemps. Sans eux, j'aurais assassiné ma progéniture d'hier et je serais en prison depuis des années.

    J'ai peut etre besoin d'être lu, cherchant la 'reconnaissance' que jamais je n'ai eu. Mais pas pour etre connue. Pas avec ces écrits là.

    J'écris aussi des romans. Des histoires inventées. Ça j'aimerais que cela soit publié. Mais ce que j'écris ici, est surtout un intense besoin de libération de mes prisons intérieures. Sans ça, je ne pourrais être ce que je suis aujourd'hui.

    Et tout cela est moi. Mon intégrité à moi. Ma forme d'exister et de me sentir quelqu'un. Pas être la dame d'un pays, mais simplement moi. Parce que sinon, sans l'écriture, je ne suis plus rien. qu'un pantin qui doit vivre que pour les autres sans droit d'exister pour moi. L'écriture me donne cette liberté. Reconnue ou pas, ça c'est autre chose. Mais sentir que ça touche d'autres gens, Ça oui. Et vous lire tous ici, je me dis que ça rejoint les âmes. Qu'importe comment, parce que chacun ressent les mots par son propre vécu.

    Au plaisir Corine et merci de votre passage dans mes écrits.

    Krikri.

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  4. D'autant plus, que ce n'est pas l'argent le véritable motif. Il est secondaire, si on parle d'écrits personnalisés. Comme ce qui est ici.

    À prime abord comme le dit Marie, c'est surtout la libération. Laisser une marque de son passage. Ne pas être que poussière ou grain de sable et ne pas avoir été autre chose qu'un petit grain dans un engrenage sans importance.

    Tout cela pour dire, que mon rêve c'est d'écrire. Qu'importe les raison qui sont les miens. L'important c'est de le faire pour ce que nous désirons chacun d'entre nous. etre soi meme. Pas à l'image de ce que les autres attendent. C'est notre vie...Nos choix et nous les assumons.

    Ceci dit, avec le respect à chacun de nous.

    Krikri.

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