jeudi 28 mars 2013

Le silence


Je le dis en douce, ce n’est que de la fiction en  pensée. Ne pas s’alarmer du sujet. Malgré qu’un fond de vérité s’y dissimule j’ai toujours réagis autrement que par le néant total et définitif. Je l’exprime pour ne pas faire s’inquiéter ceux que je pourrais effrayer. Au cas où leurs propres pensées divagueraient. Ne surtout pas s’inquiéter de mes folies d’écritures.


Je ne sais si je rêve ou pas.

Tout autour de moi est silencieux. Trop silencieux. C’en est étrange.

Pourquoi je n’entends rien ? Oui pourquoi ?

Je ne m’entends même pas respirer. Réalisais-je quelques secondes plus tard. Où était-ce une éternité ? Que du coup, je m’affolai. J’avais la sensation d’étouffer, sans pour autant…entendre mon cœur battre. Vous savez ces battements fous quand on sent l’affolement  nous emprisonner dans son étau? Là, rien de tout ça. Aucun cœur qui bat fort. Aucune respiration.

Rien.

Voilà, je suis morte, pensais-je. Je me sentais perdre la notion du bon sens.

J’étouffais sans respirer. Hallucinant!

Constatant ce fait, j’allai hurler, la peur devenant intense dans ma tête. Dans mon esprit. Vous savez, quand l’inquiétude vous attrape et vous clou au sol sans pouvoir bouger ? Bien je me sentais ainsi….. Pour réaliser que je ne pouvais davantage parler. Pour ainsi dire, incapable d’ouvrir la bouche. Figée dans le noir.

Oui le noir. La seule vision que j’avais. Enfin, vision était vite dis.  Parce que mes yeux restaient formellement fermés. Collés à ma cécité intérieure.

CE N’ÉTAIT PAS VRAI! Hurlais-je dans ma tête. Que je tentai de bouger mes mains, voulant à cet instant même me débattre dans cette opacité sans faille. Me sortir de ce piège au plus vite.

Mais là aussi, Rien!

Ça ne se pouvait pas et pourtant voilà c’était ainsi. On m’avait enterré vivante et droguée pour que je ne bouge plus. Idée que se propageait dans mon intelligence. Seule capacité qui n’était pas sous l’emprise de l’immobilité. Me souvenant alors que je ne respirais déjà PAS.

Qu’est-ce que ça pouvait être alors ? OUI C’ÉTAIT QUOI CE CIRQUE!

Alors tout ce bouscula dans mon esprit. À une vitesse vertigineuse. Tentant de me souvenir d’avant. Tentant d’analyser maintenant. Voguant entre un et l’autre avec la sensation d’étouffement plus oppressante à chaque impossibilité de me souvenir. De penser.

J’étais figée en tout. Autant physiquement que mentalement. Aucun souvenir. Aucune idée. Rien.

Un néant total en tout.

C’était ça l’après mort ?

Ce que toutes personnes se demandaient comment c’était Après! Oui APRÈS que tout cesse de fonctionner dans le corps.

Sauf le cerveau. Pensais-je ainsi en tentant de percer un bruit. Un son. Une voix. Une sensation.

MAIS TOUJOURS RIEN!

Cet organe gélatineux et laid poursuivait de vivre, mais sans souvenir. Sans présent sans futur. Que  ce maintenant sans forme. Le présent froid, vide. Anéantie étais-je dans la démesure de la peur.

C’était tout simplement atroce.

J’allais me noyer c’était certain. L’étouffement était pire. L’explosion des neurones était toute proche. Tout allait éclater. Tout allait…m’engloutir dans un infini temporel où plus rien n’existait où personne n’existait.

C’était ce que je croyais.

Le silence devenant un monstre morbide créant cette peur qui me détruisait l’esprit.

Il fallait que je me concentre. Il fallait que je me reprenne. Imaginer respirer lentement semblablement  à lorsque l’on s’étouffe en vrai. Ne surtout pas paniquer. Oui c’était ça…

Ne pas paniquer.

ME CONTRÔLER.

Ma seule porte de sortie. Vraiment ?

Ce monde-là n’était pas le mien. Il était sinistre. Monstrueux. Affreux.  Sans âme. Froid.

Cette mort n’était nul autre que l’abandon de soi. Celle de ce croire rien parce que la vie ne nous a pas donné de cadeau. Et que la médiocrité étant notre galère, on finissait par la croire nôtre.

NON! Je ne suis pas médiocre!

Je suis moi. Simplement moi. Une personne ordinaire certes, mais non rien.

Relèves ta confiance ma belle. Rejette le mépris de toi-même. TU ES QUELQU’UN! TU VAUX QUELQUE CHOSE me disais-je alors avec peu de conviction.

Oui c’était ça! Il fallait que je continue.

Que je poursuivre le cheminement d’alors. Ne pas abandonner. JAMAIS! Même si ça prenait plus de temps que prévu. Même si ce n’était pas la bonne histoire. Même si, il me fallait tout recommencer. 

OUI RECOMMENCE…Tu feras mieux cette fois. Mieux qu’avant.

OUI VAS-Y tu le peux!

Oui voilà, je sentais la paix revenir. Je sentais la chaleur aussi.

Le gouffre s’éloignait.

L’oppression dans mes tempes s’estompait. Je le sentais.

Ne t’engouffre pas dans l’isolement. Ne t’éloigne pas. Ne fait pas tienne cette fausse réalité. Oui c’est ça. Reprends la notion de vivre.

Je sentis alors une lueur sur mon visage. Les yeux toujours fermés, la lueur s’intensifia. M’aveuglant même. Et… je toussai. Fort. Entendant cette fois des cris, des mots. Ressentant l’angoisse des autres.

Je ne comprenais rien. Mais au moins, j’étais revenue parmi les vivants.

Les ambulanciers m’amenèrent en civière. C’était normal. J’avais avalé quelques cachets des médicaments de mon conjoint. J’avais faillis y passé, pour un moment de folle détresse. Pour un moment où j’en avais eu assez de la misère du temps. De l’absurde vie que nous menions.

Vous savez, la fiction n’est jamais loin de la réalité. Il y a un pas à faire. Entre l’écrire après l’avoir imaginé et le faire, il y a peu. Ça toujours été ma porte de sortie. Qu’est-ce qui a toujours été ma porte de sortie? L’écriture.

Parfois ça ne veut pas. Ça bloque dans les méninges. Dans le seau d’émotions qui se focalise à la gorge et fige les doigts. Et parfois, c’est l’inverse. Ça urge. Que les fautes s’accumulent à force de vouloir tout dire en même temps.

Quoique que cet écrit est parti de rien. Mais un rien déjà souvent imaginé. Associant des petits riens pour en faire un tout. Un tout qui me surprend moi-même. Tout en en disant beaucoup sur le cheminement de moi-même.

Mais…Est-ce que je vaux vraiment quelque chose dans ce bas monde ? Je n’en suis toujours pas convaincu.


Difficile de devenir la P’tite tendre quand la grosse laide me semblait plus juste.

5 commentaires:

  1. je crois que tout être en vaut la peine...
    On ne peut pas mesurer ou juger de la douleur de l'autre en la comparant à la nôtre; toute souffrance demeure une souffrance...Des fois, je me dis pour me consoler moi-même de l'anonymat, que je me prépare à une autre vie, quelle qu'elle soit...Il paraît qu'on en a plusieurs...Sombrer dans le silence total, comme paralysé, peut se produire aussi dans une sortie de son corps temporaire il va de soi...L'esprit n'a plus de point de repaire; un peu de panique s'installe, ce doit être normal;celui-ci, s'adapte, mais demande souvent un retour dans le corps; aussitôt pensé, aussitôt fait: plus de peur de l'inconnu, que la joie de se retrouver où on le souhaite; par contre, cet état m'a guéri d'un mal aux genoux, suite à un accident en ski. Banal comme phénomène, mais assez frappant...Que dire des petites illuminations lors de la délivrance de la souffrance enfouie en nous depuis trop longtemps?Elles sont magiques, c'est certain, mais elles partent si vites aussi...Je préfère les souffrances à froid car nous demeurons maître de nos transes...Je voudrais d'autres signes forts, mais, je n'y mets plus autant d'efforts d'arrêts volontaires; je vais sûrement y retourner bientôt, pour apprivoiser justement l'écriture; inspirer, expirer, jusqu'à ce que la conscience nous renverse...Après la vie n'est plus tout à fait la même...Je me bats contre la paresse qui m'empêche le plaisir de m'y laisser glisser, dans cet océan de paix... Au plaiir de vous relire!

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    1. Excuses les fautes...Je ne respirais plus il faut croire!

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  2. Ro la la pour les fautes aucun souci. Ce n'est pas des sms en commentaire. mdr.

    Pour le reste, on a chacun notre manière de se sortir du pétrin dans lequel on est et c'est ça qui compte. Tant qu'on ne commet pas des actes immoraux, tout est bien pour s'en sortir à notre rythme, à notre manière. Car tout est un deuil. Et un deuil, se guérit au temps qu'il nous faut. Pas au temps que les autres veulent nous voir guérit.

    Au plaisir.

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  3. Souvent, il me revient en mon esprit quelques mots...

    A quoi je sers réellement?... Sommes-nous "utiles", "utilisées"... Ne pourrions-nous pas "être" juste... "précieuses"?...

    Ainsi, si je réfléchis quelques secondes... je pense que chaque chose, chaque être à une raison d'être ici-bas..

    Une fleur a besoin de lumière pour éclore et naître, de pluie pour se rafraichir, de soleil pour s'épanouir, d'obscurité pour se reposer, et de froid pour se faner et re-déposer ses semences en terre... pour que tout recommence...

    En ce qui me concerne, le silence m'est "vital" parfois... tout au moins "mon" silence... car il m'est essentiel de ressentir que mes autres sont présents, car sans eux.... je ne suis "rien"...

    Il me semble que ceci n'est en fait que l'acceptation de certaines de nos souffrances, de nos réflexions, de nos analyses, car à chaque instant de notre vie, il est des petites choses venant nous blesser, nous écorcher, et il est difficile alors de comprendre le pourquoi des choses, et si raison il y a....

    Nous avons peut-être parfois trop de plomb à porter... construit sur tous nos doutes, nos incertitudes, mais il me semble que ce n'est qu'un petit sentier à parcourir, à apprivoiser, pour sans doute pouvoir apprivoiser un peu, tous nos alentours, nos états d'âme...

    Corine

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  4. Sans le silence je ne serais rien. Parce qu'avec lui, je suis. Avec lui je me glisse au fond de moi et je vois qui je suis. Avec mes imperfections, mes qualités et j'explore ce que le bruit me retient d'entendre.

    Oui nous existons pour une raison. Et parfois on la rejette cette raison parce que nous réalisons que ce n'était surement pas ÇA que nous désirions. Jusqu'au jour où nous lâchons prise et acceptons ce que nous sommes vraiment et non ce que nous croyions être.

    MErci a vous Corine.

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