jeudi 21 mars 2013

Voilà, c'est fait.


Voilà, c’est fait!

Je suis là à regarder mon méfait, et je dis qu’il faudrait que je réagisse.

Seulement je ne le peux pas. Je suis inerte devant la logique de ma pensée.

Je regarde la substance qui s’écoule, et je ne peux que demeurer hypnotiser devant cette marre  qui s’allonge au sol de ma stupidité.

Je touche du bout de l’index la source même de l’inéluctable et je ferme les yeux pour chasser l’irréparable de ma vue. Ce doigt qui glisse lentement sur cette texture,  laissant une marque, une empreinte de moi d’une invisibilité effroyable.

- - Ça ne se peut pas! Je n’ai pas fait ça. Il faut…Il faut que…

Que quoi ? Hein ? Oui que quoi  ma belle?

Ma conscience m’interpelle. Se nargue de moi comme un chat avec une souris.
Souris ? Oui c’est ça.

Je ne peux revenir en arrière. Ni aller vers l’avant. Je suis sidérée! Complètement amortie de l’attitude fougueuse de mon geste d’avant,  laissant le présent  stagner faute de réaction de ma part dans une évidence où les secondes poursuivent leurs lamentables existences se moquant bien de l’acte posé.

J’ai détruit dans l’espace de quelques petites secondes, un passé, une vie juste parce que je n’en pouvais plus de les supporter. Ce fut plus fort que moi, que j’ai tué avant même de le réaliser pleinement, l’histoire d’une existence.

Elle n’existe plus.

Elle est détruite.

Entièrement.

Elle ne respire plus. Ne se voit plus.

Devenue,

Page introuvable.

Morte, dès que j’ai dit oui dans ma tête, en cliquant de ma souris, sur le bouton qui donnait l’autorisation. D'un dernier clic. Je n’ai presque pas eut d’hésitation. Si minime, que je m’interroge à savoir, si ce n’est pas simplement la volonté de vouloir en avoir ressenti une qui me fait le penser. Mais là, je suis, sidérée.

Je regarde l’écran et la preuve est là.  Irréfutable.Froide. Inerte.

PAGE INTROUVABLE.

J’ai détruit une parcelle de ma vie dans un état d’âme de démoralisation.  Parce que j’étais attristée de voir que ça n’intéressait personne, j’ai tout détruit à coups de clics sur des boutons qui approchaient infailliblement le meurtre courant du web, d’un blog personnel.  Plus j’acceptais les demandes de mes intentions, plus je mettais fin à un plaisir qui était devenu source de souffrance.

Maintenant, j’étais à regarder cet écran, avec ce liquide chaud et salé qui s’écoulait de mes orifices oculaires pour mouiller ma peau et venant tremper mon vêtement dans une inertie frisant  le coma.

Soudain, ma main tremble. Ma voix s’exprime. Voilà que je m’effondre. J'explose. Réalisant enfin l’acte de ma stupidité. Oui, pourquoi pas de ma folie passagère ? Heureusement, ce n’est qu’un blog. Pas une personne.

Si je le veux, je pourrais recommencer, et me convaincre, qu’importe si on vient ou pas. L’important étant le plaisir que j’en ressentirais d’abord. Le reste, même si cela me ferait plaisir qu’on vienne me visiter, il ne faut pas que j’en fasse un drame personnel.

M’évitant ainsi, de le faire dans le réel.

Merci l’écriture. Par toi, je viens de l’échapper belle.

Krikri ma Puce dite Kritoune (C.Labrèche)

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