Je regarde le monde par
ma fenêtre de la salle à manger. Ou plutôt devrais-je dire je vois
les toitures du petit centre d'achat derrière le logement dans
lequel je vis moi et ma famille depuis plus d'un an.
J'aimerais parler de la
souffrance du monde.
De cette fillette qui a
fait plus de 12 centres d'accueil avant de trouver la bonne famille et que
son petit frère ait pu venir la rejoindre.
De ce jeune autiste de
16ans torturé par deux filles ados qui doivent être elles aussi
mentalement dérangées pour en arriver à faire des gestes aussi
odieux.
De cette violence faite
aux femmes que l'on accuse d'être coupable alors que ce sont aux
hommes d'apprendre à calmer leurs ardeurs perverses et violentes.
Oui j'aimerais parler
de tout cela. Démontrer combien je suis touchée à l'âme par toute
cette bêtise humaine, qui dégénère en virulence et surtout, qui
se dévoile en centuple par tous ces téléphones intelligents qui
dénoncent sans tarder ce genre de situation ou encore par les outils
plus faciles d'accès.
J'aimerais tellement
pouvoir m'écrier haut et fort, que tout cela est absurde. Que le
monde devient fou. Qu'il n'y a plus de mesure dans l'acte et que tous
se croient en droit d'agir à leur guise.
Mais non, je ne le
ferai pas plus que ça. J'irai dans un autre sens.
Les jeunes croient
qu'ils ont tous les droits, parce qu'on leur en a donné le moyen
d'une certaine manière. Dès qu'un écart se fait, une gifle donnée,
une main sur une épaule, ou une chose qu'ils ne reçoivent pas, pour
nommer que cela, ils proclament des menaces, disant qu'ils vont
prendre la porte, fuguer, ou dénoncer un geste qui dans une vie
n'est arrivée qu'une fois.
S'écrier qu'ils sont
battus par une seule gifle. Qu'ils sont abusés sexuellement par une
main sur une épaule qui se voulait simplement compatissante ou
valorisante.
On leur a donné le
pouvoir d'agir. Comme si ils avaient tous les droits sans en
comprendre les véritables enjeux.
Non les filles et les
femmes ne méritent pas d'être bafouées, humiliées, abusées, sous
prétexte qu'elles portent un vêtement féminin, que celui-ci
dévoile ses cuisses, ses épaules. Y a des hommes qui croient que
dès que tu montres ces parties de ton anatomie, que tu cherches à
te faire sauter.
Je dirai toujours,
qu'importe ce que tu es en tant que femme, une danseuse dans un club,
une masseuse dans un centre de massage, autant vraie que sexuelle,
que tu sois serveuses dans un restaurant qui dévoilent ta poitrine
avec une telle évidence, ou que tu sois vêtue jusqu'au cou, et
jusqu'aux pieds, PERSONNE N'A LE DROIT de te prendre comme objet sous
PRÉTEXTE que tu agis ainsi pour l'attiser.
(VOIR le film Accusés
avec Jodie Foster... Merveilleux film pour dénoncer ce genre d'abus
chez les hommes qui se croient tout permis)
Tous violeurs
(violeuses aussi) accusera toujours sa victime d'être coupable
d'attiser sa convoitise. Car il n'y a pas que les femmes moindrement
vêtues qui sont victimes d'abus. D'autres aiment bien découvrir
sous des vêtements trop prudes ce qu'il se cache là dessous.
Autant que ces jeunes
qui violentent des plus amoindris neurologiquement parlant, autistes,
trisomiques et autres tout comme des corps médicaux qui abusent de
patients à mobilité réduite voire cloués au lit.
Et de ceux qui abusent
d'enfants en centre d'accueils, détruisant encore plus leur
fragilité.
Personne ne mérite
d'être maltraité.
Et pourtant... Même
ceux de bonne foi parfois commettent des actes qui sous le coup de la
colère, de la douleur engendré par une situation, peuvent dépasser
la mesure. La raison dans ces moments là n'est pas en surface. Elle
nage sous l'eau de l'étouffement d'émotions qui brime la réflexion,
qui endort la logique et voilà, ce qui rarement ne survient, on
dépasse la démesure.
Ou encore, on se tait
pour la énième fois, ne voulant pas provoquer de tsunami. Mais en
même tant, on étouffe encore une fois la situation, qui sûrement
dégénérera la prochaine fois. En temps de crise, comme avec un ado
ou une ado, rien n'est simple et facile. Le dialogue devient sourd.
Les menaces deviennent une sauce qu'on étale aisément, car cela
semble la seule méthode d'expiation.
On crie, on hurle, on
claque des portes, on se calme pour ne pas trop déranger les
voisins, encore pire à trois heures du mat quand tu vois que l'ado
qui devrait dormir est encore debout et qu'il te nargue, tout en
t'envoyant chier.
Là, tu ravales ta
peine et tu refermes la porte, parce qu'il faut quand même un
minimum de civilité envers ceux qui demeurent en dessous et au
dessus. Tu te fermes la gueule et tu reste debout, le sommeil
décidant là à te fuir. Pleurant en silence, buvant du café, te
berçant mentalement pour tenter de te réconforter. Parce que seul/e
tu l'es, même si en couple. Rarement l'entente est complice dans ce
genre de situation. Parce qu'en ne passant pas de la même manière,
ça dégénère encore plus. L'ado en profite. Atrocement.
Oui j'aimerais parler
de chose qui ne me concerne pas. Mais des crises d'ados, des limites
fragilisées par leur arrogance, leurs menaces de fuguer, tout en
sachant qu'ils peuvent le faire, des menaces que tu profèrent aussi,
disant que tu vas les faire partir en centre d'accueil, que là vous
n'en pouvez plus, je ne suis pas la seule à le vivre.
Moi quand on me dit que
c'est facile à comprendre. Peut-être, mais à gérer, ça jamais.
être autoritaire quand eux ont tout le pouvoir, comme d'arrêter de
prendre une médication sans que tu puisses agir, parce qu'ils ont
plus de 14ans, laissez-moi rire. À cet âge, ils ne sont pas plus
aptes à comprendre le bon sens qu'à 13ans. Ils découvrent leur MOI
égocentrique. La démesure du pouvoir.
Parfois on pourrait
presque avoir envie de dépasser la mesure, juste pour trouver la
paix. Que cessent les disputent sans fin. Les dialogues de sourds et
que viennent la police mettre en branle un suivit plus drastique.
Mais dans le fond de
notre cœur ce n'est pas cette solution que l'on désire vraiment.
Juste que notre enfant entende raison. Que l'ado mettre lui aussi de
l'eau dans son vin.
On aura beau dire que
ce sont nous les parents. Que c'est à nous d'être autoritaire.
SOIT! Mais quand le jeune de 14 ans à le pouvoir de décision sur
ses choix et que c'est lui qui sera écouté, bien en tant que
parents, il faut juste espérer que l'ado commette un acte qui
dépasse la mesure du bon sens et qu'il soit ramasser. Là, il perdra
ses droits.
Tu parles! Mais non on
clamera avec mépris que les parents n'ont rien fait. Qu'ils n'ont
pas fait leur devoir. Qu'ils ont laissé faire.
Ceux qui jugent ainsi,
c'est qu'ils n'ont pas eut un ado de cette envergure. Croyez-moi. Sur
cinq enfant, je suis à le vivre pour la seconde fois. J'espère que
ma dernière, qui est plus mature à 11 ans que ne l'est l'ado en ce
moment, ne changera pas de cap dans 2ans. Car un jeune enfant calme
et à l'écoute n'est pas forcément synonyme que tout ira bien à
l'adolescence. Chaque jeune change. J'ai tout de même bon espoir.
Un ado qui dépasse
tout le temps les limites, qui se fout des dialogues qui ne
respectent rien, n'est pas un ado qui fait une crise d'adolescence
mais dont on a encore une forme de contrôle. Certains perdent un bon
degré de notion d'intelligence. Et ça fait peur.
En espérant qu'il ne
commette pas un acte trop affreux, pire, que lui-même n'aura pas été
victime d'un acte odieux.
Et pourtant, je l'aime
ma fille. On les aime nos enfants. Même si on peut dire par moment
qu'on les déteste. C'est surtout ce qu'ils font dans cette fichu
période qui nous font réagir ainsi.
NOUS aussi on a nos
problèmes, nos fragilités, on est pas immunisé contre nos
ressentis, nos émotions, nos peurs, nos douleurs. Encore moins quand
l'un des parents est malade. Qu'il ne va pas bien.
Alors non, je ne peux
parler aisément de ce qui ne me concerne pas réellement sans penser
aux ados qui tentent de vivre à leur guisent.
Viendra bien pourtant,
le moment où la soupape explosera. Où la solution qui germe dans
l'esprit prendra le dessus et que la limite atteinte, donnera le coup
d'envoi. Tout ce qui nous retient d'aller aussi loin, est l'espoir
que le bon sens revienne.
Parce que chaque ado
n'est pas un monstre dans cette période. Parce que lui aussi a son
vécu, et notre ado, à un bon bagage. On aimerait bien qu'elle se
fasse suivre avec un psychologue, mais elle ne veut pas. Et comme
elle semble 'en bon état' bien c'est son choix. SON DROIT. Alors que
je suis convaincu que de ces trois assauts dont elle a été victime,
sont en partie responsable de sa démesure. Comme un moyen de
camoufler ses véritables ressentis.
Mais comme je vous l'ai
dit, elle a plus de 14ans. Je n'ai aucun pouvoir. Sauf si, elle
dépasse la limite de la loi ou...pire, commet un acte envers
elle-même.
Pour elle tout va bien.
Que puis-je contre ça?
Jusqu'à ce que ça
nous saute en pleine face.
Pardonnez-moi.
La grosse Laide avait vraiment besoin de vider sa boîte qui pue pour
tenter de faire rentrer un parfum d'espoir. Parce que là moi, je
suis à cran.
Quand
maman m'a dit hier soir que je faisais dur avec la tête que j'ai
j'avoue que ça m'a affreusement blessée. J'avais pas besoin de ça.
Parce que ça donne des idées noires. Et des vraies cette fois. J'en
pleure encore. Je m'attendais tellement pas à ça de sa part.
Bonne
journée à vous tous.
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