Il y a des images dans
nos têtes qui parfois nous frappent la paix en nous dévalisant tout
ce qu'il reste de force mentale pour franchir le prochain pas de la
vie. On regarde le sol, on voit nos pieds l'un devant l'autre, mais
tout est si compliqué, que le recul devient un état de survie pour
ne pas sombrer dans le sommeil de l'oubli.
Pourtant aujourd'hui
j'ai vu dans le miroir du néant que je n'étais vraiment plus rien.
Que le vide serait cette compagne qui me tient sur l'équilibre
éphémère de peu de temps qu'il me reste à vivre.
La solitude ne me fait
pas peur. Sauf si je me retrouve sans plus rien à faire de mes
doigts et mes yeux. Ce qui m'amène à une étrange vision qui n'est
pas sans fondement.
À savoir si vous
comprendrez ce que dit la grosse laide.
La fenêtre grande
ouverte je cherche à fuir par la porte. L'habitude ancrée dans
notre cervelle de moineau on ne constate pas que d'autres sorties
peuvent être envisagées tant que nous nous habituons à se dire
qu'une sortie se passe par la porte.
Le seul moment où nous
percevons la différence, c'est lorsque l'incendie est pris dans la
demeure. Là nous cherchons qu'une possibilité de sauver notre peau.
Qu'importe quel sera l'accès. Par contre, l'incendie en métaphore
ne fera rien réagir.
Une femme battue
supportera sa déchéance. Se disant que c'est de sa faute. Elle se
sent si peu considérée qu'elle en est venue à s'amoindrir
d'elle-même pour faciliter la chose à celui qui la défigure pour
un rien.
Et pour la suite, je ne
parlerai pas que du physique. Ni de l'homme.
L'enfance est une
marque indélébile qui se nourrit constamment des blessures d'hier
pour suivre la trace infinie de l'avenir. Une gifle morale a plus
d'effet qu'une gifle physique. Parce qu'un geste physique fait mal
sur le moment, mais s'étiole dans les souvenirs vagues.
Une claque à l'âme ne
disparaît jamais. Sauf si il y a réparation. Et encore. Je dis ça,
seulement cela est si profond en soi que la retenue est devenue une
habitude en soi qui n'abandonne pas sa prise si vite.
Tant que nous ne
guérissons pas cette blessure intérieure, la fenêtre ouverte ne
sera jamais la porte de sortie pour s'évader de l'incendie qui nous
consume dans notre âme et conscience.
Si nous avons rien été
dans le passé nous serons convaincue que nous le sommes encore si
personne ne nous a aider à faire abstraction de ces méchancetés
gratuites et qui renforcent l'idée même que nous sommes moins que
rien.
Moi ma blessure est
simple. De ne pas avoir été cru quand un dessin fait de moi a été
prit pour un mensonge. Le manque de foi en moi de cette personne que
j'adore a tué ma propre confiance. Si on ne croit pas en ce que nous
faisons comment peut-on croire en soi si la seule personne que nous
aimons rejette l'idée même d'un dessin enfantin?
Depuis ce jour je
traîne ce boulet à mes pieds. Je tente donc de sortir par la porte
malgré cette fenêtre toute grande ouverte. Je n'ai pas la force de
sauter par la fenêtre. Il me faut la porte pour reprendre marche
après marche la confiance perdue qui n'est plus que l'ombre de mon
squelette d'obèse.
Et si je n'en veux pas
à cette personne, c'est que moi-même je commets des erreurs et que
je ne peux être parfaite. Je me dois de guérir de cette gifle en
étant plus forte que ma volonté. Prendre les devant encore une fois
et de me rendre sur le bord de la falaise et me jeter en bas. Pour
ensuite me rattraper au filet de la vie en retrouvant cette foi en
mes possibilités.
Ce que je doute. Je
suis si vieille que cela n'en vaut plus la chandelle.
Une vieille grosse
laide qui vous salue. Le vide est profond et rien pour se retenir de
hurler à l'infini.
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